Togo : l’armée tue et blesse plusieurs manifestants pacifiques


Lecture 2 min.
arton57618

A la suite de l’augmentation des prix des produits pétroliers, une manifestation spontanée a eu lieu mercredi 28 février à Lomé, la capitale togolaise. Cette manifestation a été violemment réprimée par l’armée togolaise, qui n’a pas hésité à tirer à balles réelles, tuant un militant et en blessant plusieurs autres.

Des témoins oculaires ont déclaré que les forces de sécurité, dont l’armée, sont intervenues à coup de bâton, de cordelettes, de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles pour disperser les manifestants.

Selon les informations obtenues par Amnesty International, les manifestations étaient pacifiques jusqu’à ce que les forces de sécurité aient recours à la force pour disperser la foule. Au moins un bus et une voiture auraient été brûlés dans le cadre de ces manifestations.

Le gouvernement a confirmé dans la soirée du 28 février, la mort d’une personne par balle. Selon des sources médicales, plusieurs personnes ont été blessées, dont au moins une par balle. Au matin du 1er mars, des voitures de l’armée étaient encore visibles patrouillant dans les rues de Lomé.

Au Togo, les forces de sécurité ont régulièrement recours à une force excessive face à des manifestants pacifiques. Le 25 février, au moins deux personnes ont été blessées lors d’une manifestation pacifique organisée pour demander la réouverture de la station radio CityFM et de la chaine télévisée La Chaine du Futur.

En réaction à cette mort par balle d’un homme d’une trentaine d’années lors d’une manifestation réprimée à Lomé mardi 28 février par les forces de sécurité, dont l’armée, François Patuel, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest francophone a déclaré : «Il est inadmissible que l’armée soit encore déployée au Togo pour réprimer des manifestations. Les autorités doivent immédiatement diligenter une enquête indépendante et impartiale pour identifier les auteurs présumés de la mort par balle de cet homme, et les présenter devant un tribunal ordinaire afin qu’ils soient jugés au cours d’un procès équitable.»

«Le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques est inacceptable et les autorités doivent de toute urgence prendre des mesures pour contrôler l’usage de la force par les forces de sécurité et interdire l’intervention de militaires pour encadrer des manifestations. »

« Elles doivent aussi annoncer clairement et publiquement que le recours excessif à la force ne saurait être toléré et que le droit à la liberté de réunion pacifique sera protégé. »

Pour plus d’informations, il est possible de contacter le Service de presse d’Amnesty International à Dakar, au Sénégal, par courriel : sadibou.marong@amnesty.org Twitter : @AmnestyWaro.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News