Kodjo Agbéyomé, le président du parti Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire, OBUTS, ancien Premier ministre et ancien président à l’Assemblée nationale, a été arrêté dans son lit ce mardi 19 juin par les services de renseignement de la gendarmerie togolaise. Il lui est reproché d’avoir participé à la marche du 13 juin qui a occasionné de nombreux dégâts matériels à Lomé. Il a été libéré le même jour en fin de matinée.
(De notre correspondant)
C’est autour de six heures du matin que les forces de la gendarmerie nationale togolaise, sous le commandement du capitaine Akakpo, ont fait irruption au domicile du président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) pour l’emmener de force à la gendarmerie. Son parti est membre du collectif « Sauvons le Togo », un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile qui avait organisé la marche du 13 juin à Lomé.
« Ce matin les quidams du capitaine Akakpo du service de renseignement et d’investigation (SRI), se sont présentés au domicile de Monsieur Kodjo. Ils ont sonné, personne ne leur a ouvert. A six heures, ils ont défoncé la porte pour entrer dans la maison, demandant à Monsieur Kodjo de se présenter. Ce dernier n’a pas obtempéré. Finalement comme des voyous de la République, ils ont saccagé les portes du domicile de ce dernier pour faire infraction à quelques mètres de sa chambre à coucher. Ceci a duré une quinzaine de minutes avant que Monsieur Kodjo ne se présente de lui-même, pour qu’ils l’arrêtent et l’amènent à la gendarmerie nationale », a déclaré un de ses proches.
Cette arrestation est intervenue, 72 heures après celle de trois autres dirigeants du collectif « Sauvons le Togo » (Maitre Zeus Ajavon, Maitre Kpandé-Adzaré et Maitre Gil Benoit Afangbédji), pour le même motif.
Une arrestation illégale
Kodjo Agbéyomé a été arrêté en violation à la loi organique 13/06 du 19 juin 2007 relative au statut des anciens présidents des assemblées nationales. Notamment en son article 10 qui stipule qu’aucun ancien président à l’Assemblée nationale ne peut être poursuivi ou arrêté en raison des faits délictuels commis par lui, sauf délibération spéciale de l’Assemblée nationale réunie en session, et ceci à majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale.
Le bureau politique du parti OBUTS a dénoncé cette arrestation qu’il considère comme arbitraire. Pour le Docteur Edem Atsou Kwasi, son conseiller spécial chargé de la stratégie politique et des relations diplomatique, « cette arrestation s’inscrit dans la volonté résolue de Faure Gnassingbé, de neutraliser par tous les moyens la résistance citoyenne portée par les leaders du collectif « Sauvons le Togo ».
Agbéyomé Kodjo a été immédiatement libéré mardi 19 juin en fin de matinée.
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