Les manifestants de l’opposition étaient encore des milliers, samedi, à descendre dans les rues de Lomé, la capitale togolaise, pour crier leur colère contre « les résultats frauduleux » proclamés jeudi par la cour constitutionnelle togolaise. Des résultats qui confirmaient la réélection du Président Faure Gnassingbé.
Notre correspondant au Togo
Partis de Bè, fief réputé de l’opposition, les manifestants avec à leur tête le candidat Jean-Pierre Fabre (UFC, l’Union des forces de changement), ont sillonné pendant plus de deux heures quelques artères définies au préalable par les organisateurs de la marche et les autorités administratives du pays.
« Peuple togolais, libère-toi ! », « Faure Gnassingbé, où est mon vote ? », « sauvons la démocratie ! », « Nous irons jusqu’au bout ! »… pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants de l’UFC habillés en jaune, la couleur du parti.
« Nous ne sommes pas là pour faire du folklore. Ce n’est pas possible avec moi. C’est pourquoi nous lançons un appel à la résistance nationale pour récupérer la victoire dont la candidat du Frac a été spolié », a lancé Jean-Pierre Fabre, qui conteste les résultats de l’élection du 4 mars qui a vu la victoire du Président sortant Faure Gnassingbé.
« Cette fois-ci, ca ne passera pas, parce que, si nous nous laissons faire, nous détruisons l’aspiration des Togolais à la démocratie. Nous ne pouvons pas laisser le pouvoir en place disposer de la capacité de faire ce qu’il veut et nous contenter d’aller aux élections avec lui », a ajouté M. Fabre, soutenu par les applaudissements des manifestants.
Pour arriver à ses fins, l’opposition pense acculer le pouvoir RPT en multipliant les manifestations. « Nous appelons tous nos militants à se mobiliser mercredi à 17heures (heure locale) devant notre siège, munis de bougies », a lancé Patrick Lawson, 1er Vice Président de l’UFC. « Avant d’enterrer un régime, on fait une veillée », a ajouté M. Fabre avant d’inviter ses partisans à une nouvelle manifestation samedi prochain.
Jean-Pierre Fabre a rejeté la victoire de Faure Gnassingbé, crédité par la Cour constitutionnelle togolaise de plus de 60% des votes contre près de 34% au candidat de l’UFC.