Le collectif des avocats de la défense de l’ex-ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation et le porte-parole du gouvernement, Pascal Akoussoulèlou Bodjona, inculpé dans l’affaire d’escroquerie internationale impliquant Loic le Flock Pringent, est monté au créneau. Il dénonce des vices de procédure dans l’inculpation de leurs clients. Ces avocats, ont fait savoir hier à travers une conférence de presse à l’opinion nationale, outre les irrégularités flagrantes qui entachent la procédure d’interpellation de leurs clients et les différentes violations de ses droits.
Pour le collectif, les évènements qui ont conduit à l’interpellation de l’ex-ministre Pascal Bodjona et surtout la manière dont la justice à procéder au traitement de son dossier montre que les garanties indispensables à la défense de ce dernier ont été mises sous le boisseau, ou mieux, ont été sacrifiées sur l’autel des intérêts privés inavoués mais évidents. Les avocats ont aussi soulevés une instrumentalisation de la justice à des fins politiques dans cette affaire et estiment que l’évolution actuelle du dossier n’offre pas une garantie d’un procès équitable à leur client.
« Notre client est victime d’une détention abusive, car dans un premier temps, il a été écouté comme témoin. Le dossier qui est actuellement devant la Cour suprême n’est pas encore revenu devant le juge d’instruction quand brutalement on s’est retrouvé avec une deuxième plainte. M Bodjona est arrêté et détenu actuellement sur la base de cette deuxième plainte qui ne repose sur rien. Le chef d’accusation de complicité d’escroquerie est pour nous les avocats, une agression juridique de la part d’Abass Al Youssef. Avant de parler de complicité, il faut un auteur principal. Pourquoi dans le premier dossier il est cité comme témoin et après on ouvre un autre dans lequel il est cité comme complice ? », S’interroge Me Georges Tchanssanté l’un des avocats de la défense du détenu Pasca Bodjona.
Jusqu’à ce jour, à en croire les avocats du collectif, les motifs de la plainte formulée à l’encontre de Pascal Bodjona sont inconnus. Plus grave encore, selon eux, le juge d’instruction leur refuse l’accès au dossier. « Depuis que nous avons commencé cette affaire et que Pascal Bodjona a été arrêté, nous n’avons jamais cessé de dénoncer les violations de certains principes de droit, mais nous avons l’impression que nous prêchons dans le vide ou dans le désert. C’est pour cela que nous avons réitéré cette conférence de presse afin que l’opinion nationale et internationale puisse se saisir de ce dossier et pour qu’une justice réelle soit rendue », a insisté Me Taboulssouma, membre du conseil des avocats de Pascal Bodjona. « Il est désormais clair pour nous qu’il s’agit bel et bien d’un procès politique maladroitement initié contre notre client Bodjona Pascal à qui l’on reprocherait de supposées velléités politiques », avance l’avocat.
Le collectif se dit convaincu que la « justice togolaise sert d’instrument pour abattre un concurrent politique potentiel que constitue Mr Bodjona ». L’homme de confiance de Faure Gnassingbé a été appréhendé le 1er septembre dernier à son domicile à Lomé, suite à une plainte déposée contre lui par un riche homme d’affaires émirati, Abbas Al Youssef, qui l’accuse « de complicité d’escroquerie ». On parle d’une perte de quarante-huit millions de dollars au préjudice du plaignant.