Démarrée le 15 avril 2019, la 3ème édition du Good Morning Africa Festival a pris fin à Alawogbe le 22 avril 2019, lundi de Pâques par un concert géant dénommé « L’apothéose » par ses organisateurs. Que retenir de cette semaine de festival ?
Avant l’apothéose, chaque jour de cette semaine de festival était perçu comme un don de Dieu tant du côté des villageois que de celui des festivaliers, tellement l’aventure était intense. Au programme, un tournoi de football, les ateliers de Mouna Kenza et de LadyBug, le club du journalisme conduit par Kevin Jakson, la résidence de création artistique avec Vidock et bien évidemment le concert géant de clôture. Quelques mots sur tous ces moments forts d’un Festival hors du commun…
Le Tournoi de football : à cette compétition ont pris part quatre équipes de football dont l’équipe d’Alawogbé. Les trois autres équipes représentaient les villages voisins. Cette année, c’est Dzolo qui a gagné la coupe succédant ainsi à Alawogbé. La finale qui opposait l’équipe de Dzolo à celle de Véromey s’est soldée par un score nul, zéro but partout. C’est à l’issue d’une longue séance de tirs au but que Dzolo a réussi à s’imposer. Il faut noter qu’Alawogbé a fini 3ème cette année.
L’Atelier de Mouna : à Alawogbé, Mouna la patronne de « Mouna Nyhoni Confection » n’est plus à présenter. C’est la marraine du festival depuis la première édition. Cette année encore, elle a marqué les jeunes filles du village qui sous sa direction, ont réalisé des bijoux et accessoires de mode, qu’elles ont présentés au public d’Alawogbé pendant l’apothéose. Aidé par le maquilleur star Dodji Azimagli alias « Dodo makeup » du Togo, Mouna a réussi à transformer ses protégées qui ont laissé leurs parents et amis sans voix, tellement elles étaient belles. Par ailleurs, il faut noter que les workshops de Mouna sont de véritables séances de développement personnel et de motivation. De la première minute de travail à la dernière, Mouna tout en partageant avec ses protégées ses expériences en tant que femme, les galvanise en leur prodiguant de précieux conseils.
Les Ateliers de LadyBug : ayant pour mission de faire découvrir sa passion, la peinture et le graffiti, et surtout de la partager avec les jeunes gens d’Alawogbé, LadyBug, la jeune artiste nantaise n’a mis que quelques heures à séduire tout le village. Ces ateliers ont drainé le plus de monde. Au départ, les gens étaient sortis par curiosité. Mais très vite, ils ont été piqués. L’effectif de ses apprenants est passé de 5 à 35 en seulement 2 jours. Même des mamans ont peint.
La Street artiste n’a pas seulement animé des ateliers, elle a également fait des graffitis dans le village. Sa fresque-portrait du regretté Dogba Yao-Kuma, haut dignitaire et percussionniste principal de la cour royale d’Alawogbé, est la plus remarquable. Pour finir, LadyBug a organisé la chasse aux trésors pour les enfants, auprès de qui elle a obtenu un grand succès. L’activité consistait à chercher des indices dissimulés un peu partout dans le village dans le but de trouver un trésor.
Le club des journalistes : dirigé de main de maître par Kevin Jakson, producteur et animateur sur Prun Radio (Nantes), le club des journalistes qui est l’une des innovations de cette édition du Good Morning Africa Festival a reçu comme premiers participants des jeunes collégiens d’Alawogbé qui déjà caressent le désir de faire carrière dans le journalisme. Un club qui a ému plus d’un à l’apothéose. En effet, les protégés de Jakson ont présenté le premier journal du festival pendant le concert de fin.
La résidence de création artistique : activité principale de Good Morning Africa Festival, la résidence de création artistique permet le brassage culturel entre les artistes invités. Cette année en studio, il y a eu Art Melody (B. Faso) , Ametek de Kemet (France/Togo), Ras Sankara (Togo), Togbui Olokodzoko (Ghana), FenuYeton (Bénin), ainsi que le collectif des rappeurs d’Alawogbé et des groupes folkoriques. En une semaine environ, sept chansons ont été pondues et deux clips tournés. Vidock, l’ingénieur de son et l’une des pièces maitresse du Good Morning Africa Festival, a connu une fois de plus des moments de folie, en studio, avec ses amis et collègues artistes.
A tous points de vue, cette édition du Good Morning Africa Festival a donc été une réussite. La bonne humeur était au rendez-vous. « Nous avons passé une inoubliable fête de Pâques à Alawogbé. Ce village est une merveille… » nous confiait Art Melody, le rappeur burkinabé, tout ému. En effet pour Pâques, Alawogbé devient une sorte de jukebox géant. Presque toutes les familles d’Alawogbé font la fête. D’ailleurs c’est autour d’un grand feu de bois que tous les jeunes du village se réunissent la veille de Pâques pour danser et chanter au son du « Gazo », un rythme du village, très entraînant.
Pour finir en beauté a eu lieu l’apothéose. Ce concert géant, qui a duré environ 3 heures d’horloge, a connu la présence de la cour royale, avec à sa tête le chef, et de tous les villageois. C’est sur la performance de Ras Sankara, le dramaturge, qu’a pris fin la troisième édition du Good Morning Africa Festival. La preuve en quelques images…