Les élections législatives togolaises du 14 octobre 2007 viennent de faire la démonstration de l’incurie de la communauté internationale, des observateurs internationaux et africains sur leur capacité à faire émerger la vérité des urnes au Togo. Ils étaient trop occupés à légitimer et planifier le besoin urgent de transférer l’argent bloqué depuis 1993 au niveau de l’Union européenne vers un gouvernement togolais usurpateur des résultats effectifs exprimés par le peuple togolais.
Avec près de 95% de participation et plus de quatre jours pour sortir des résultats fabriqués grâce à un système bien rôdé avec le Burkina-Faso agissant en sous-traitance pour le compte d’intérêts privés connaissant les arcanes de l’Union européenne et certains réseaux peu recommandables français, le Gouvernement togolais a réussi pour la ènième fois le tour de force d’inverser les résultats des élections. Les Togolais et la Diaspora Togolaise n’acceptent pas cette Démocratie à la Togolaise où, systématiquement, les résultats sont usurpés depuis 40 ans. Pas de moyens de communication pendant les quatre jours, départ précipité des observateurs qui n’ont pas oublié d’encaisser pour certains leurs chèques, annonce rapide des résultats dans les médias qui ne se soucient guère de ce qui s’est passé après que le peuple togolais a déposé pacifiquement son bulletin de vote dans les urnes.
Justement, le peuple togolais et sa Diaspora ont cru à la démocratie et à l’Union européenne avec ses observateurs. Ce que le peuple togolais ne savait pas c’est que les guerres intestines de l’Union européenne font que le silence sur le Togo devrait permettre de faire un solde de tout compte institutionnel en expliquant rapidement que tout s’est bien déroulé. C’est oublier les conséquences iniques du mode de scrutin à un tour, le découpage électoral, les « timbres », fabriqués au Burkina Faso, apposés ou pas sur les bulletins de vote togolais et dont la distribution s’est fait de manière asymétrique (plus au Nord qu’au Sud). Cette distribution a permis pendant les quatre jours où la communication a été quasi-inexistante dans les régions du nord et difficile dans le sud, de « fabriquer » complètement le résultat provisoire annoncé.
Si les communautés internationale et africaine sont sérieuses et tiennent à la démocratie et non à sa version falsifiée du Togo, alors qu’elles reviennent au Togo pour recompter les 3 millions de vote et qu’elles soutiennent l’appel de la Diaspora et du peuple togolais pour un report de la déclaration finale des résultats par la Cour Constitutionnelle, elle-même à 90% monocolore. Est-ce que les observateurs des communautés africaines et internationales peuvent expliquer pourquoi ils/elles ont arrêté leur mission juste avant le comptage et la fabrication des urnes « timbrées » et l’annulation de celles qui ne l’étaient pas ? NON… alors les observateurs sont des complices de la perpétuation d’un régime dynastique qui contrôle l’essentiel des richesses du Togo et qui veut maintenant récupérer l’aide de l’union européenne pour épancher sa soif du pouvoir absolu. Comment l’Union européenne peut-elle accepter de faire l’autruche et dire qu’elle souhaite la démocratie usurpée, falsifiée sur base de résultats inversés ? Comment croire encore à la volonté d’aller vers la paix au Togo ?
Que personne ne se trompe ! Il n’y a pas de problème Nord-Sud. Il y a simplement des analphabètes politiques lesquels, pour certains, tentent de faire croire à ce problème pour conserver le pouvoir, et lesquels, pour d’autres, croient qu’ils peuvent le conquérir seul sans l’ensemble des intelligences togolaises. En réalité, il suffit à terme que le parti de l’alternance qui est majoritaire au Togo, malgré le système inique local mis en place, refuse de siéger au parlement et de participer au gouvernement d’union nationale pour que l’on se retrouve à la case zéro de l’avant-accord politique global de Ouagadougou. L’intervention du Président Blaise Compraoré n’aura servi à rien pour la cause togolaise mais aura certainement enrichi son pays qui s’est fait rémunéré ses services y compris la fabrication des bulletins de vote et « timbres » du malheur pour le peuple togolais.
Repartir sur de nouvelles bases
Il faut en finir avec cet accord global politique et repartir sur de nouvelles bases de refondation démocratique. Pour ce faire, le patron de l’Union des Forces du Changement ne peut continuer à croire qu’il peut venir à bout tout seul et démocratiquement d’un système qui bénéficie de l’appui extérieur massif pour conserver le pouvoir en annonçant des résultats inversés. La Diaspora togolaise exige dans les jours qui suivent :
1. Une suspension de la déclaration finale du Conseil Constitutionnel sur les résultats du vote afin de permettre un retour des observateurs internationaux, africains et nationaux pour recompter les bulletins de vote sur la base d’un accord politique préalable fixant les conditions de validation ou non des bulletins disposant de timbres et ceux qui n’en disposent pas ;
2. Une réunion non improvisée, regroupant les représentants des forces vives du pays (politiques, religieuses, société civile et de la Diaspora) disponibles pour créer un front unique autour d’une alliance pour la refondation démocratique du Togo pour témoigner aux communautés internationale et africaine que celles-ci ne peuvent plus contribuer à tromper le peuple togolais tout en devenant complices d’une institutionnalisation de légitimation des dernières élections présidentielles de 2005 entachées de sang, alors que les Nations Unies ne savent plus quoi dire face à la banalisation de l’impunité au Togo ;
3. Une mission des représentants de cette alliance pour la refondation démocratique du Togo auprès de l’Union africaine, l’Union européenne, des Nations Unies, des Etats-Unis d’Amérique, de la Chine et des principaux pays amis du Togo pour témoigner de l’inversion des résultats, de la fabrication des résultats et de la non-transparence dans les déclarations officielles et une contestation des termes de référence des observateurs se contentant de faire du « tourisme électoral » et quittant le pays dès que la fraude et l’inversion des résultats se mettent en place. Où sont les rapports officiels des observateurs ? Qui peut les contester ? Devant quel tribunal ?
Si la démocratie togolaise repose sur un système d’inversion des résultats et que les communautés internationale et africaine l’avalisent, alors la Diaspora togolaise se désolidarise d’une telle pratique où la régularité apparente et formelle devient synonyme de crédibilité par la voix des médias. La traduction politique des résultats provisoires des élections législatives togolaises du 14 octobre 2007 pour la Diaspora togolaise se résume à un mépris profond des communautés internationale et africaine, de l’Union européenne en particulier, pour le peuple togolais.
Un vote scandaleux, qui n’est pas passé inaperçu
Peuple togolais… Tu connaissais la démocratie bien avant que l’esclavage, la colonisation, l’exploitation pendant plus de 500 ans, le néo-colonialisme et la dépendance économique ne viennent interrompre la marche paisible de la palabre démocratique africaine. Si l’Union européenne doit maintenant avaliser l’usurpation de ton vote propre et sanctifié par Dieu, alors fais toi à l’idée que tu n’as plus besoin de l’Union européenne qui ne tient qu’à transférer son budget vers des gestionnaires togolais qui le leur retournent bien sous toutes les formes… Ce qu’il y a de sûr, toi, le peuple togolais, tu n’en vois pas la couleur. La Diaspora qui a été privée du droit de vote et t’envoie de quoi survivre régulièrement restera ton allié objectif jusqu’à la conquête effective de ta liberté et de la vérité des urnes. Non, le scandale de ce vote n’est pas passé inaperçu !
La solidarité internationale existe. Il suffit d’expliquer que les résultats du 14 octobre 2007 ne sont pas de nature à ouvrir les portes de l’espérance, au contraire. C’est le désarroi, le doute, la misère et la honte pour les pays démocratiques eux-mêmes qui avalisent indirectement un tel scrutin que constate la Diaspora togolaise. Croire qu’avec un tel scrutin, les communautés internationale et africaine souhaitent réduire la pauvreté au Togo, c’est être adepte d’une forme avancée de l’illusion qu’est le rêve doublé de naïveté.
Que les intelligences togolaises se regroupent et que le parti majoritaire de l’alternance prenne l’initiative de coordonner cette alliance nouvelle en prenant comme thème principal : la sauvegarde de l’unité du Togo et des Togolais.
C’est à cette condition que la partie des communautés internationale et africaine qui n’est pas tombée dans le piège de quelques agents falsifiant les objectifs nobles de l’Union européenne et de l’Union africaine pourra résolument constater l’émergence d’un mouvement de l’alliance pour la refondation au Togo où démocratie, respect des droits humains, bonne gouvernance politique et économique, et fin de l’impunité pourront enfin voir le jour après 40 ans d’usurpation de l’expression de la souveraineté du peuple togolais. A défaut, le Togo risque de passer d’une tragi-comédie institutionnelle vers un système d’usurpation absolue de tous les contre-pouvoirs.
Fait le 20 octobre 2007, par Les Représentants de la Diaspora togolaise, composé d’une quarantaine de personnalités politiques du pays. Cette tribune a été publiée par Letogolais.com, dirigé par M. Karl Gaba.
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