Le Togo n’est pas seulement l’un des premiers producteurs de phosphate dans le monde, mais c’est aussi un pays d’histoire et de culture vivante, qui regorge de belles localités. L’une d’elles s’appelle Alawogbé. Située au sud-ouest du pays et précisément à 58 kilomètres de Lomé, la capitale. « Alawogbé » veut dire « C’est pour cela que… » Comme une évidence.
Alawogbé est un petit village de la préfecture de Kévé, au Togo. Il a été créé vers 1820 par Togbui Apiah selon son descendant et actuel successeur Togbui Yaovi Hélu. Pour la petite histoire, Togbui Apiah serait partir de Nose, un royaume situé un peu plus au nord vers Kpalime où régnait un roi tyran et barbare. Il aurait été accompagné de son frère cadet Togbui Noukploxo. A leur suite seraient arrivés respectivement Togbui Azayinakpo et l’oncle du père fondateur Togbui Gliguwi qui serait devenu, l’un de ses proches serviteurs. Jusqu’à l’arrivée des colons allemands au Togo en 1883, il faut noter qu’Alawogbé n’avait pas de chef ou roi, mais plutôt un « fondateur » qui vivait en harmonie avec les siens. C’est donc après que le Togo fut tombé sous protectorat allemand qu’Alawogbé a connu son tout premier roi, Togbui Gliguwi l’oncle du père fondateur. Togbui Apiah l’aurait désigné lui-même roi, à la tête du petit village dont la population commençait déjà à croître. Cette tradition n’a pas changé à ce jour.
Aujourd’hui, ce petit coin paisible du Togo compte environ 600 habitants, dont la principale activité est l’agriculture. On y cultive essentiellement du maïs, du manioc, du haricot, et autres produits vivriers. On y pratique également l’élevage. Le palmier à huile, et l’un de ses produits dérivés, le « sodabi » (la vodka locale), constitue la première source de revenus des Alawogbé-tô (habitants d’Alawogbé en éwé).
A l’image de leurs voisins béninois, les Togolais d’Alawogbé adorent le vaudou. La première et plus grande divinité s’appelle Awadezi, protectrice et aussi bienfaitrice. Toutes les divinités ensemble forment une sorte de muraille autour du village qui le protègent contre n’importe quelle menace. Et c’est pour cela qu’Alawogbé est encore appelé Adatcha- nionme, ce qui littéralement traduit de l’éwé signifie « Qui teste y laisse sa peau ». A Alawogbé se trouve également une petite chapelle de l’église protestante méthodiste.
Les tout petits enfants du village qui vont à l’école sont inscrits à l’école primaire publique (EPP) d’Alawogbé de la première année au cours moyen 2ème année (CM2). Par contre, les plus grands qui sont au collège n’ont pas la même chance. Tous les matins, ils parcourent environs 2 km à pied pour se rendre à Dzolo, le village le plus proche. Quoique électrifié et approvisionné en eau courante, Alawogbé n’a ni centre de santé, ni pharmacie. Les médecins sont au quotidien les guérisseurs et prêtres vaudou.
Si vous aviez la chance d’aller au Togo, offrez-vous une petite randonnée à Alawogbé, un beau petit village. On y respire bien et ses habitants sont chaleureux, sympathiques, accueillants.