Depuis près d’un mois, les paramédicaux ont cessé leurs interventions chirurgicales dans 19 centres de santé au Togo et exigent une autorisation formelle pour reprendre leurs services. Conséquence de cette grève : les gynécologues et obstétriciens sont débordés et épuisés. Ils lancent un appel urgent aux autorités pour une action immédiate.
Des conditions de travail intenables
Les médecins gynécologues des hôpitaux de Bè et Bè-Kpota, parmi les plus touchés, ont levé la voix face à des conditions de travail qu’ils qualifient d’insoutenables. Avec une charge de travail énorme et une pénurie de personnel, ces professionnels de santé sont débordés. « Nous nous retrouvons à deux médecins pour assurer les demandes en interventions chirurgicales d’une maternité qui réalise en moyenne 500 accouchements par an. », déclarent-ils dans un courrier adressé à la directrice de l’hôpital de Bè.
Cette charge de travail colossale engendre un stress physique et psychologique difficile à gérer pour les médecins. Avec la grève des paramédicaux, les urgences chirurgicales gynécologiques et obstétricales après 17h sont désormais transférées au CHU Sylvanus Olympio. Cette mesure d’urgence, appliquée également dans d’autres centres de santé à travers le pays, compromet la qualité des soins et pourrait mettre en danger la vie des patientes.
Les médecins gynécologues, épuisés et à bout de souffle, lancent un appel désespéré aux autorités sanitaires. Ils demandent une intervention rapide pour renforcer les effectifs médicaux et améliorer les conditions de travail. « La situation est d’une part intenable pour nous avec un risque évident de burn-out et pour les usagers de notre maternité une autre difficulté », ont-ils écrit dans le courrier adressé à leur direction.
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Revendications non satisfaites
Cette situation fait suite à l’arrêt des interventions chirurgicales par 70 paramédicaux dans ces centres. Les paramédicaux, après plus de six mois sans réponse à leur demande d’autorisation formelle pour la prise en charge des urgences chirurgicales, ont décidé de suspendre leurs activités le 21 mai dernier.
Au début du mois de mai, les paramédicaux avaient averti leur hiérarchie de leur intention de suspendre leurs activités, faute de régularisation de leur statut professionnel. Dans une note officielle, ils ont souligné que leur rôle, initialement exercé de manière informelle depuis les années 1980, continue d’évoluer sans cadre légal adéquat.
Des pourparlers ont eu lieu entre les responsables du ministère de la Santé et les syndicats, mais sans la présence du ministre de tutelle, Professeur Moustapha Mijiyawa. Les paramédicaux attendent désormais des mesures concrètes suite au retour du ministre de Genève. Leur position reste ferme : ils ne reprendront le service qu’après obtention de l’autorisation formelle nécessaire.