TikTok sur le banc des accusés en RDC


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La récente suspension du réseau social chinois, TikTok aux États-Unis semble inspirer la la République démocratique du Congo (RDC). C’est ce qui se dégage de la sortie faite, ce dimanche, par le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Dans un tweet, Christian Bosembe a évoqué les griefs de son institution contre le réseau social, menaçant de le suspendre si rien n’est fait pour corriger le tir.

Après les États-Unis, TikTok va-t-il être coupé de ses abonnés congolais ? L’hypothèse n’est pas à écarter au regard du dernier tweet du président du CSAC, Christian Bosembe.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), sous la direction de son président Christian Bosembe, a fait une déclaration forte ce dimanche 19 janvier 2025, en réaction à la suspension de l’application TikTok par l’administration américaine (suspension annulée immédiatement par le nouveau président Trump). Cette réaction survient dans un contexte de préoccupations croissantes des autorités congolaises qui dénoncent la négligence des gestionnaires de TikTok face aux impacts sociétaux et à la sécurité des utilisateurs, notamment en RDC.

Dans un message publié sur son compte X, Christian Bosembe a affirmé que la République démocratique du Congo surveillait avec attention les décisions prises par les autorités américaines. « Alors que les États-Unis viennent de suspendre TikTok, privant ainsi plus de 170 millions d’utilisateurs de cette plateforme, la RDC suit avec attention cette décision, qui illustre les graves menaces que représente ce réseau social. Cette mesure met en évidence des préoccupations légitimes liées à la sécurité nationale, à la protection des données personnelles et à la sacralité de la vie privée », a-t-il déclaré.

Une menace pour la jeunesse congolaise

Le président du CSAC s’est également dit alarmé par l’impact néfaste de TikTok sur la jeunesse congolaise. Il dénonce la plateforme comme un « vecteur de propagande nuisible », facilitant la délinquance et l’enrôlement de jeunes dans des activités extrémistes. « Non seulement cette plateforme encourage la délinquance, mais elle facilite également l’enrôlement de jeunes dans des groupes terroristes, offrant ainsi aux extrémistes un espace pour recruter des enfants et promouvoir leur idéologie de destruction », lit-on dans le post.

Malgré les multiples plaintes et avertissements adressés par les autorités congolaises, TikTok aurait fait preuve d’inaction, ce qui, selon Chrstian Bosembe, met en péril la sécurité et la souveraineté numérique du pays. Il prévient que la RDC pourrait envisager des mesures similaires à celles prises par les États-Unis, allant jusqu’à une suspension complète de TikTok sur le territoire national.

Un appel au dialogue avec les plateformes numériques

Dans une démarche constructive, Christian Bosembe a invité les gestionnaires des réseaux sociaux à engager un dialogue sincère avec les institutions congolaises. Pour le président du CSAC, la RDC tient à ses valeurs fondamentales que sont : la protection de la vie privée, la sécurité nationale et l’avenir des enfants. C’est pourquoi il soutient avec force : « Nous ne pouvons accepter que les outils numériques, conçus pour être des espaces de partage et de progrès, deviennent des armes de destruction sociale et de division ».

L’avocat appelle à la mise en place de mécanismes efficaces pour contrôler les contenus diffusés, protéger les données personnelles des Congolais et garantir un usage éthique des réseaux sociaux. Il exhorte les plateformes numériques à prendre leurs responsabilités face aux problèmes qu’elles contribuent à créer.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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