Le trophée du meilleur album reggae/ragga/world des 18ème Victoires de la Musique de la chanson française, édition 2003, a été décerné à Tiken Jah Fakoly pour son album Françafrique. La grand-messe de la musique française, qui s’est tenue ce samedi, vient saluer le talent et l’engagement de l’artiste ivoirien. Tout un symbole !
Tiken Jah Fakoly a reçu le prix du meilleur album reggae/ragga/world pour Françafrique, samedi dernier, lors de la cérémonie des 18ème Victoires de la Musique de la chanson française. Une distinction que l’artiste ivoirien partage avec le groupe corse I Muvrini pour l’album Umani. Françafrique, sorti en 2002, et dont le single » Y’en a Marre » fait un carton, est le dernier opus du chanteur ivoirien. L’artiste en a profité pour plaider « l’indépendance de toute l’Afrique » au moment où son pays natal, la Côte d’Ivoire, traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Une preuve, s’il était nécessaire, de l’engagement politique du Lieutenant Fakoly, surnom hérité d’un ancêtre qui fut le chef de guerre du mythique Soundiata Keïta.
Lauréat en 2000, avec le Sénégalais Wock, du concours découverte RFI Afrique, Tiken Jah Fakoly se révèle dès lors comme un artiste de premier plan dans le paysage du reggae africain. Auteur compositeur et interprète, Tiken Jah Fakoly chante en dioula (sa langue maternelle), en français et plus rarement en anglais.
Françafrique, l’album du succès planétaire
Doumbia Moussa Fakoly, alias Tiken Jah Fakoly, est né le 23 juin 1968 à Odienné (nord-ouest de la Côte d’Ivoire). Il rencontre celui avec qui il enregistre sa première maquette, le guitariste ghanéen Joffrey et monte en 1987 le groupe Djelys. Le groupe fait la première partie de Solo Jah Gunt (une des figures du reggae ivoirien) en 1992. L’année suivante, il rencontre le guitariste français Spank! qui intègre le groupe et enregistre l’album Djelys. Il signera Missiri en 1994. Sa carrière européenne commence en 1998 à Paris. Il joue à la péniche Makara, au Divan du Monde, au Bataclan et à L’Elysée Montmartre, en première partie du groupe français Sinsemilia. De retour à Abidjan, l’artiste enregistre l’album Mangercratie qui sort en 1999. Album qui fera de lui une star continentale. L’année suivante, ce sera au tour de Cours d’Histoire de voir le jour.
La récompense qui vient de lui être décernée semble prouver que la voix du « griot de circonstance », loin de tout compromis, porte déjà très loin pour la plus grande fierté des » bramogos » (jeunes des ghettos d’Abidjan, ndlr), son parti à lui.
Site officiel :
Actualité : concert le 18 février au Cabaret sauvage à 19h30, » Quatre voix d’Afrique contre la dette « , avec Lokua Kanza, Teofilo Chantre et El Hadj N’Diaye.
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