Tiken Jah Fakoly, chef de file ivoirien d’un reggae militant


Lecture 2 min.
Tiken Jah Fakoly
Tiken Jah Fakoly

Avec « Cours d’histoire », Tiken Jah, découverte RFI Afrique 2000, signe un deuxième album qui rend toute sa force à l’âme de la musique reggae. Il sacre l’authenticité d’un artiste aux yeux grand ouverts.

Ce n’est un secret pour personne : l’Afrique va mal. Violences, corruption et ethnocentrisme sont les trois frères amis d’un marasme démocratique où l’arbitraire est souvent roi. Et Tiken Jah Fakoly le sait. Lui, l’Ivoirien qui regarde son pays se fourvoyer dans les même travers. Lui, l’artiste qui déroule ses sentiments en musique.

Pour ce faire, il a choisi le reggae, musique de protestation par excellence. Loin de morceaux tel que l’entraînant « Reggae night » de notre ami Jimmy Cliff, épiphénomène dans l’univers du genre, Tiken Jah exprime dans ses compositions le fond de ses pensées. Des pensées militantes, éprises de justice et d’unité.

Griot moderne

Alors, il raconte. En dioula, sa langue natale, en français et plus rarement en anglais, il chante. Griot d’une nouvelle ère, il perpétue auprès de ses pairs un devoir de mémoire et de vigilance à l’égard du monde qui l’entoure. Griot moderne, il n’est pas à la solde du pouvoir comme le voudrait la tradition. C’est seul, en toute âme et conscience, qu’il officie.

Auteur compositeur et interprète, Tiken Jah est un artiste vrai dont les textes et la musique respirent une sincère authenticité. Radio France Internationale ne s’y est pas trompée en le sacrant premier lauréat de son concours découverte RFI Afrique 2000 (titre qu’il partage avec le Sénégalais Wock).

Mais la force de sa musique tient surtout à la puissance de ses textes. Aussi, à moins d’être un heureux bilingue en dioula, on ne peut malheureusement pas apprécier toute la pleine mesure de Tiken Jah. Dommage. Mais bon, l’album reste toutefois de bonne facture. Du reggae très reggae, pour amateurs et profanes.

Commander le disque de Tiken Jah Fakoly « Cours d’histoire » chez Globe music (1999)

Lire aussi : Tiken Jah Fakoly : « Je sais que je prends des risques »

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News