Tiken Jah Fakoly, actuellement à Paris dans le cadre de la promotion de son nouvel album Coup de gueule, s’est produit mardi à la Scène Bastille dans le cadre d’une émission enregistrée pour RFI. A l’aise sur scène, il a également montré que son âme contestataire était toujours intacte.
Par Philippe Kouhon
« Ce soir nous allons entendre d’autres coups de gueule de l’artiste ivoirien, Tiken jah ». Ces mots sont du présentateur de l’émission, « La bande passante », magazine des nouveautés musicales francophones sur RFI (présenté par Alain Pilot, du lundi au vendredi à 10h40). Nous sommes le mardi 2 novembre à la Scène Bastille dans le 12e arrondissement de Paris, pour l’enregistrement public de cette émission. Ce soir là à l’affiche, Lili, Enzo Enzo et l’artiste contestataire Tiken Jah Fakoly.
Exilé au Mali depuis le déclenchement de la crise en Côte d’ivoire (19 sept 2002), Tiken ne cesse de multiplier les concerts et d’engranger les récompenses, comme le prix de meilleur artiste reggae africain ou celui de meilleur artiste World aux Victoires de la musique en france. Celui qui se dit le porte-parole des sans voix est une figure aujourd’hui très sollicitée en Occident. L’un des grands quotidiens d’opinion, Libération, n’a d’ailleurs pas hésité à lui consacrer une page entière sous le titre « Sagaie Africa ».
Nouveau répertoire
Pendant une heure, Tiken a fait vibrer le public au son de son nouveau répertoire, issu de son dernier opus Coup de gueule. De « l’Afrique ne doit rien », où il demande aux pays africains de refuser de payer leurs dettes extérieures, à « Georges Bush doit partir », il n’hésite pas à interpeller certains chefs d’Etat du continent, les exhortant à quitter le pouvoir. Tiken a su emballer bon nombre de jeunes Français qui reprenaient en chœurs tous les refrains, même les plus engagés.
A la question de savoir ce qu’il fait au Mali, il répond : « Cela fait deux ans que j’ai quitté mon pays, la Côte d’Ivoire, pour le Mali pour ne pas me faire abattre. J’y participe à la sensibilisation des gens sur les risques de la guerre, du sida et autres fléaux qui minent le Continent noir. Je parle beaucoup à la jeunesse.»
Côte d’Ivoire : la solution est entre les mains des politiciens
Quant aux solutions pour la sortie de crise, il répond tout simplement qu’elles se trouvent entre les mains des politiciens. « Tout le monde est fatigué », conclut l’artiste. Comme pour dire que vivre hors de son pays n’est pas toujours aisé, même si on a ses entrées à travers le monde. Tiken qui est à son septième album, pour ne pas dire septième coup de gueule, a réussi un retour remarqué sur le devant de la scène. Toujours aussi militant, toujours aussi reggae.
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