Le documentaire This is it, dans les salles depuis le 28 octobre, s’adresse en priorité aux fans du chanteur Michael Jackson. Il faut en effet s’accrocher pour ne pas trop prêter attention au sordide marketing qui entoure sa projection. La préparation de la tournée finale du « King of pop », présentée au grand public, laisse toutefois l’occasion d’assister aux dernières répétitions de l’un des plus grands artistes du XXe siècle.
« Pour les fans », annonce le générique. Car c’est à ce public que s’adresse en priorité This is it, le documentaire de Kenny Ortega sur la préparation de la tournée de Michael Jackson, annulée suite à son décès le 25 juin. Les autres spectateurs risquent de n’y voir qu’une cynique et sinistre ronde de l’argent, un morbide marketing post-mortem.
Les images, filmées lors des répétitions à Los Angeles, auraient probablement dû servir à produire un making of pour le DVD de la tournée. Mais après avoir vu le corps de Michael Jackson transporté à l’hôpital, après avoir suivi la cérémonie funèbre en direct à la télévision, c’est désormais aux derniers instants du « King of pop » que peut assister sur grand écran le public mondial.
Recettes
Sony Pictures a engrangé près de 104 millions de dollars (environ 70 millions d’euros) de recettes lors des 5 premiers jours de diffusion. Un chiffre important, mais loin des 250 millions de dollars (168 millions d’euros) prévus par la société.
Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles la projection mondiale, prévue à l’origine pour durer deux semaines, a été prolongée ce mardi d’une semaine. Elle durera donc opportunément jusqu’au week-end précédant Thanksgiving aux Etats-Unis. Le DVD du documentaire sera quant à lui assurément mis en vente avant Noël.
Reconstitution
Au-delà de la polémique, This is it consiste en une reconstitution, à partir des images des répétitions, de ce à quoi aurait pu ressembler les concerts du chanteur. Le spectateur peut constater la recherche poussée dans la mise en scène du spectacle. Un audacieux mécanisme de trappes permet par exemple de projeter les danseurs accompagnant Michael Jackson sur la scène.
Les chorégraphies sont d’ailleurs particulièrement mises en valeur. On regrette bien sûr l’absence du célèbre « Moonwalk », mais le « King of pop » en garde derrière la jambe, et le prouve. Les danseurs sont étourdis d’admiration face à leur idole.
Le seul élément véritablement nécessaire à retenir de This is it est la série de courts-métrages réalisés pour être projetés durant les chansons – toutes des classiques. On apprécie particulièrement le détournement de plusieurs films noirs pour y incruster Michael Jackson lui-même, prévu pour la chanson Smooth Criminal.
Pour le reste, « MJ » chante, et plutôt bien. On en est même surpris, d’autant qu’il se plaint à plusieurs reprises de sa voix qui le lâche. En 2006, son apparition aux World Music Awards de Londres avait causé de nombreux commentaires, car il n’avait réussi à y chanter que quelques phrases de We are the World. Michael Jackson avait alors été décrit comme une divinité déchue.
C’est donc un plaisir que de l’entendre encore capable de chanter. Mais aussi l’occasion pour Sony de mettre en vente un double CD de ses performances. Ironie du sort pour un « King of pop » qui fit de son vivant l’acquisition du catalogue d’une autre source inépuisable de revenus, les Beatles.