Thé marocain : du palais royal à la tradition quotidienne


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Thé marocain
Thé marocain

Au cœur des traditions marocaines, une boisson se distingue : le thé à la menthe, ou « atay ». Ce breuvage, longtemps réservé aux palais royaux, a su conquérir les foyers marocains pour devenir un symbole d’hospitalité et de convivialité. Mais comment le thé, initialement une curiosité des Sultans, a-t-il réussi à s’implanter si profondément dans la culture marocaine ?

Découvrez l’incroyable voyage de cette boisson qui est passée des salons royaux aux tables de tous les Marocains.

Les origines royales du thé marocain

L’histoire du thé marocain commence au XVIIIe siècle, lorsqu’il entre dans le royaume par la porte du palais du sultan Moulay Ismaïl. Introduit d’abord comme un remède, le thé se transforme progressivement en un plaisir quotidien pour les élites. Ce n’est que dans les années 1830 que le thé se libère des murs du palais. Il atteint d’abord les citadins, puis les campagnes. En quelques décennies, il est devenu une présence commune dans les foyers marocains. Cette présence a été marquée par une transformation significative de sa consommation.

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Le rituel du thé : art et tradition

Le thé marocain n’est pas seulement une boisson ; c’est un véritable rituel. Préparer et servir l’atay est un art codifié, orchestré par le Maalem d’atay. Le processus commence par la préparation minutieuse du plateau et des verres. Il se poursuit avec l’infusion du thé, ajoutant du sucre et de la menthe. Le service du thé, versé de haut pour former une mousse distinctive, est une performance en soi. Il vise à aérer la boisson et à harmoniser ses saveurs. Ce rituel, inscrit dans les coutumes marocaines, est aussi un moyen de démontrer l’hospitalité. Il illustre également la générosité.

Le thé dans la vie quotidienne marocaine

Aujourd’hui, le thé marocain est omniprésent, de la plus haute aristocratie aux villages les plus reculés. Son importance dépasse celle d’une simple boisson pour devenir un symbole de convivialité et d’unité. Les familles se rassemblent autour de l’atay pour partager des moments précieux, faisant de cette boisson un élément central de la vie sociale marocaine. Le thé, avec ses notes de menthe et sa douceur illustre parfaitement l’hospitalité légendaire du Maroc.

L’impact historique et culturel du thé

Le thé marocain a également joué un rôle dans les dynamiques politiques et économiques du pays. Au XIXe siècle, le Sultan Hassan Ier l’utilisait comme un outil diplomatique pour gagner le soutien des chefs de tribus. Les échanges commerciaux ont également été influencés par le thé, notamment par la compétition pour le sucre entre les puissances européennes. En parallèle, des controverses religieuses ont marqué son introduction, certains oulémas le jugeant suspect en raison de ses origines européennes, ce qui reflète les tensions de l’époque entre tradition et modernité.

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