Après “Yolele” qui continue de faire un tabac sur YouTube et toutes les plateformes musicales, le musicien chanteur et multi-instrumentiste sénégalais, Cheikh Ibra Fam, fait son come back avec un nouveau single aussi joyeux, aussi dansant et aussi vivant que le premier : “The Future”.
Dans un contexte global marqué par un ralentissement de la vie qui peine à reprendre son cours normal depuis fin 2019 où la pandémie de Covid-19 dicte sa loi au monde entier, y compris à l’Afrique, continent cher à l’artiste, Cheikh Ibra Fam, tel un prophète vient annoncer la bonne nouvelle. À travers la chanson “The Future” dont le clip est disponible à partir de ce vendredi sur YouTube et toutes les autres plateformes de la musique, la star de la musique sénégalaise parle d’un lendemain meilleur.
En ces moments d’incertitude où beaucoup se questionnent sur le devenir de l’humanité et particulièrement des Africains, “The Future” est la chanson à écouter, pour se requinquer. Surtout qu’au-delà de tout, elle donne une nouvelle vie à l’immense Balla Sidibé qui a définitivement déposé le micro, l’année dernière. AFRIK.COM est allé à la rencontre de l’artiste, pour vous.
Quel message voulez-vous véhiculer à travers « The Future » ?
Le message de « The Future » est de donner de l’espoir à mes frères et sœurs africains, mais aussi à toute l’humanité, car nous en avons besoin, il y a malheureusement des problèmes partout… Je viens d’un continent où l’on rencontre d’énormes problèmes liés à la pauvreté, une vie souvent difficile, mais malgré tous les soucis, les Africains restent debout et gardent le sourire, ça fait partie de notre nature. Nous avons beaucoup d’espoir et nous nous tournons vers l’avenir. Nous espérons que le futur soit meilleur que le présent, c’est pourquoi j’ai chanté ce titre. Les paroles sont en wolof avec quelques touches d’Anglais, et Balla (Sidibé – Orchestra Baobab) intervient, quant à lui, en mandingue. Nous souhaitons que demain soit meilleur qu’aujourd’hui ; même si aujourd’hui n’est pas mal, en Afrique c’est très difficile et l’on espère que les choses s’améliorent.
Pourquoi jugez-vous nécessaire de rendre public, maintenant, ce titre, le deuxième d’un album dont la sortie est tout de même prévue pour le 11 mars 2022 ? D’ailleurs, au départ l’album « Peace in Africa » était prévu pour sortir en octobre 2021. Pourquoi ce changement de date ?
Le choix de ce deuxième single était évident, car c’est la dernière chanson que Balla (Sidibé – NDLR) a faite de sa carrière. En fait, c’est même plus qu’un simple single pour moi. En le sortant, nous lui rendons hommage, je pense que ça ne pouvait pas attendre, c’est venu de façon naturelle, il fallait qu’on lui rende hommage et pour moi c’est maintenant le moment de faire le deuil et d’avancer sur le reste. Il n’y a pas mal de morceaux, pas mal de featurings, pas mal de singles qui arrivent, mais pour « The Future », il s’est vraiment agi d’une sélection très spontanée.
A lire : Cheikh Ibra Fam fait peau neuve avec “Yolele”
C’est vrai que l’album “Peace In Africa” était prévu pour l’automne 2021, mais nous l’avons repoussé au mois de mars 2022. Comme vous le savez, aujourd’hui, au vu du contexte, repousser un projet est juste normal, nous commençons malheureusement à y être habitués, et ce particulièrement dans le but de bien/mieux faire les choses. En l’occurrence surtout avec un album qui a été conçu avec beaucoup d’amour, de professionnalisme, de partage, je pense que l’on a besoin de choisir le moment idéal, de réfléchir et de nous adapter, Covid oblige… (rire)
Que représentait Balla Sidibé pour vous ?
Wow, je dirais que Balla représente carrément mon art, parce que je me suis perfectionné à ses côtés. Il était à la fois un papa et un maître. Je dirais même un papa très complice, car nous étions des amis. Durant les tournées, il nous faisait confiance, on mangeait ensemble, etc. On était très complices sur scène parce que, quand il chantait, j’étais souvent à côté de lui et l’on communiquait juste par des signes et des regards et les gens voyaient tout ça. Il aimait bien dire des mots comme « je vous présente mon fils », devant le public, donc vraiment, il représente beaucoup, beaucoup pour moi et, comme je le dis souvent, Balla était vraiment l’âme de l’Orchestra Baobab. Et le fait de chanter avec lui une chanson qui s’intitule « The Future », avec son âge et moi qui suis jeune à côté de lui, ça montre symboliquement le respect que les jeunes ont aujourd’hui en Afrique envers leurs mentors. C’est ça leur chance. Et la chance-là, j’ai su moi-même l’exploiter, j’ai su être très petit devant lui, apprendre, et aujourd’hui je ne le regrette pas.
Balla Sidibé était un chanteur et percussionniste sénégalais, membre fondateur, en 1970, du célèbre groupe Orchestra Baobab. Il s’est éteint, le 29 juillet 2020, à Thiaroye, en banlieue dakaroise, âgé de 78 ans. “The Future”, un clip à suivre absolument, ramène au-devant de la scène ce baobab de la musique africaine.