Un réseau de l’État islamique a été démantelé en Côte d’Ivoire et à Madagascar, avec des arrestations liées à des projets d’attentats en Europe.
En juillet 2024, une vaste opération antiterroriste a permis le démantèlement d’un réseau lié à l’État islamique en Côte d’Ivoire et à Madagascar. Ce réseau, soupçonné d’organiser des voyages clandestins de djihadistes vers l’Europe, soulève des questions sur l’expansion de la menace terroriste en Afrique subsaharienne. Retour sur une enquête qui met en lumière des connexions inquiétantes et des projets d’attentats.
Une opération internationale coordonnée
Les autorités ivoiriennes, avec le soutien des services de renseignements américains et français, ont mené une opération le 28 juillet dernier dans la commune de Koumassi, à Abidjan. Six individus, tous originaires d’Irak et de Syrie, ont été arrêtés. Parmi eux, trois cousins syriens, anciens combattants de l’État islamique, et deux Irakiens se rapprochent comme des logisticiens.
En parallèle, à 6 250 km de là, à Antananarivo, capitale de Madagascar, deux autres membres présumés du réseau ont été capturés. Ces arrestations simultanées illustrent une coordination internationale efficace. Le réseau était surveillé depuis des mois par des services de renseignement collaborateurs au-delà des frontières.
Des bases africaines pour des objectifs européens
Selon les premières analyses, ce réseau sert de plateforme pour acheminer des djihadistes du Moyen-Orient vers l’Europe. Les membres arrêtés en Côte d’Ivoire et à Madagascar utilisaient de faux papiers et des cartes SIM multiples pour éviter toute détection.
Ces bases en Afrique subsaharienne, jusque-là épargnées par ce type de menace, étaient des points de transit stratégique. En Côte d’Ivoire, les suspects ont été appréhendés avec une trentaine de cartes SIM et divers documents falsifiés, confirmant leur rôle dans la logistique terroriste.
Un projet d’attentat avorté ?
Le journal Le Monde révèle une hypothèse troublante : le réseau aurait préparé un attentat contre les Jeux olympiques de Paris en 2024. Cependant, cette information reste à nuancer. Les enquêteurs français se montrent sceptiques quant à l’avancée réelle d’un tel projet.
Quoi qu’il en soit, les connexions entre les membres arrêtés et les projets européens inquiètent les autorités des deux continents. L’utilisation de pays comme la Côte d’Ivoire et Madagascar comme refuges temporaires ou points de départ pour des actions terroristes souligne une nouvelle dynamique dans les activités de l’État islamique.
Des menaces grandioses en Afrique
Historiquement, les groupes djihadistes étaient principalement actifs au Sahel ou dans le nord du Mozambique. L’arrestation de ces individus directement liés au Moyen-Orient marque une première en Côte d’Ivoire et à Madagascar.
Les deux pays, bien que géographiquement éloignés, partagent une vulnérabilité face à ces nouvelles formes de menaces. Le rôle stratégique de l’Afrique dans les réseaux terroristes mondiaux est désormais évident, mettant en lumière l’importance d’une coopération internationale renforcée.
Une vigilance accrue nécessaire
Cette affaire rappelle l’importance pour les pays africains d’investir dans la lutte contre le terrorisme, non seulement sur le plan national, mais également par le biais de partenariats internationaux. Les succès des opérations en Côte d’Ivoire et à Madagascar montrent que la vigilance et la coopération peuvent prévenir les drames.
Alors que le monde se prépare aux Jeux olympiques de Paris, cet épisode met en lumière l’ampleur et la complexité des réseaux terroristes. Une réalité qui appelle à une vigilance constante pour garantir la sécurité, tant en Afrique qu’à l’international.