Le gouvernement américain a pris la décision de retirer le Soudan de la liste des États parrains du terrorisme, enlevant le fardeau qui pesait sur l’économie de ce pays depuis 1993 et limitait sa capacité à recevoir de l’aide. Cette décision est un coup de pouce pour les autorités de transition qui ont pris le relais après le renversement du Président Omar el-Béchir, l’année dernière, et sont confrontées à une crise économique profonde.
Le Président Donald Trump a déclaré, en octobre, qu’il réhabiliterait le Soudan, quelques jours avant d’annoncer qu’Israël et le Soudan avaient l’intention de normaliser leurs relations. La période d’examen du Congrès de 45 jours étant écoulée, la réhabilitation est donc effective. « Cette réalisation a été rendue possible grâce aux efforts du gouvernement de transition du Soudan pour tracer une nouvelle voie audacieuse, loin de l’héritage du régime de Béchir et, en particulier, pour répondre aux critères statutaires et politiques de résiliation », a déclaré Mike Pompeo, dans un communiqué.
Le Soudan avait engagé des pourparlers avec les États-Unis depuis des mois et a versé un règlement négocié de 335 millions de dollars (plus de 180,7 milliards FCFA) aux victimes des attaques d’Al-Qaïda contre les ambassades américaines, en Afrique de l’Est. Ces attaques avaient eu lieu en 1998, et les victimes avaient reçu des dommages-intérêts beaucoup plus élevés, versés par les tribunaux américains.
Toutefois, un processus visant à libérer l’argent des colonies et à restaurer l’immunité souveraine du Soudan est actuellement bloqué au Congrès. « Nous avons été libérés du blocus mondial auquel nous avons été contraints par le comportement du régime déchu », a déclaré le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, dans un communiqué. « Cette réalisation… contribue aux réformes économiques, car ils permettent d’attirer les investissements et les envois de fonds par les canaux officiels, tout en créant de nouvelles opportunités d’emploi pour les jeunes, et bien d’autres aspects positifs ».
Les États-Unis ont inscrit le Soudan sur la liste noire en 1993 au motif que le régime d’Omar El-Béchir abritait des groupes terroristes, notamment al-Qaïda, le Hamas et le Hezbollah. C’est ainsi que le Soudan a été privé de l’assistance financière et des investissements, ainsi que du système bancaire mondial. Selon le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, Washington aidera désormais Khartoum à rechercher des financements auprès de organismes financiers internationaux et à négocier un allégement de 60 milliards de dollars (plus de 32,3 milliards FCFA) de sa dette extérieure.
Le Soudan espère également avoir accès à des équipements et logiciels pour les soins de santé, l’énergie, les transports, l’éducation et les infrastructures, a déclaré le bureau de Hamdok. À rappeler que le Soudan, sous Omar El-Béchir, était accusé de collusion avec Oussama Ben Laden, d’Al-Qaïda, qui a vécu du reste dans le pays, dans les années 1990.