Verra-t-on des ressortissants américains et occidentaux soumis à des mesures de contrôle spécifiques de même nature que celles réservées aux Algériens considérés comme « menaçants » ? Cela n’est pas à exclure, selon le ministre algérien de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni, au cas où l’Algérie n’est pas retirée de la liste noire établie par les Etats-Unis suite à la tentative d’attentat organisée parle jeune nigérian Abdul Farouk Abdulmutallab sur un vol de la compagnie américaine Northwest Airlines, le 25 décembre dernier.
Notre correspondant en Algérie
L’Algérie qui a fait face durant un peu plus d’une décennie à la violence terroriste, se retrouve inclue dans une liste noire instituée par les Etats-Unis et la France. «Œil pour œil, dent pour dent» : le gouvernement algérien a décidé d’appliquer la loi du talion. Le ministre algérien de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni s’est montré hier, dans les colonnes du quotidien algérien de langue française, L’Expression, favorable à la réciprocité. «Oui, si réellement c’est nécessaire, nous appliquerons ces mesures». L’Algérie, qui ne décolère pas, pourrait traduire par des actes son refus d’avoir été incluse dans la liste noire des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle.
Pour ne pas envenimer les relations avec Alger, Washington avait jugé bon de dépêcher en urgence, le 23 janvier dernier dans la capitale algérienne, Mme Janet Sanderson, sous-secrétaire adjointe chargée des Affaires du Proche-Orient au département d’Etat, pour expliquer à ses homologues algériens la possibilité d’une révision de cette liste élaborée dans la précipitation.
Mme Janet Sanderson, selon laquelle ces nouvelles « mesures peuvent être changées» n’a semble-t-il pas tempéré la colère du gouvernement algérien. En effet, selon le ministre de l’Intérieur, Alger qui ne veut en aucun cas marchander « la dignité » des ses ressortissants dont les blessures nées du terrorisme saignent toujours. La situation sécuritaire en Algérie, pourtant en nette amélioration ces derniers temps grâce à la mobilisation des forces de l’ordre qui ont payé un lourd tribu, ne semble pas avoir convaincu les capitales occidentales. Donc le « wait and see » prévaut toujours dans les relations algéro-americaines.
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