Abdelkader Belliraj a été condamné mardi à une peine de prison à vie par la justice marocaine. Il était jugé avec les 34 membres du réseau terroriste qu’il dirigeait. Il était notamment accusé d’avoir assassiné six personnes au début des années 90. Ses co-accusés ont écopé de peines de prison allant d’un an avec sursis à trente ans ferme.
La justice marocaine a rendu son verdict dans l’affaire Belliraj. Le belgo-marocain Abdelkader Belliraj, accusé d’avoir dirigé un réseau terroriste, a été condamné mardi matin par le tribunal antiterroriste de Salé à la prison à perpétuité. Ses 34 co-accusés, tous soupçonnés de faire partie du réseau, écopent de peines allant d’un an de prison avec sursis à trente ans de prison ferme. Ils ont été reconnus coupable des chefs d’accusation « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », « association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d’une entreprise collective visant à porter gravement atteinte à l’ordre public, par la violence et la terreur », « meurtre avec préméditation », « tentative d’homicide volontaire avec préméditation », « vol qualifié et tentative de vol qualifié » et « détention illégale d’armes et d’explosifs ». Parmi les accusés figurent des chefs de partis islamistes modérés dissouts par les autorités marocaines. Certains entretenaient des liens avec des associations de défense des droits de l’homme.
Abdelkader Belliraj est accusé d’avoir organisé le meurtre de six personnes en Belgique à la fin des années 80 et au début des années 90. Son réseau était financé par l’argent de braquages. En 2003, il avait été condamné à 20 ans de prison pour un braquage au Luxembourg, mais il s’était évadé au Maroc où il aurait blanchi l’argent.
Il avait été arrêté le 18 février 2008 au Maroc avec 33 membres de son réseau. D’après la presse marocaine de l’époque, ils étaient sous surveillance depuis plusieurs années mais le réseau aurait été démantelé car ils prévoyaient une série d’attentats. Quelques mois plus tard, Abdelkader Belliraj aurait avoué avoir commis les crimes dont il est accusé, mais il s’est ensuite rétracté car ses aveux auraient été arrachés sous la torture. Au cours du procès, il a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Le 1er juin dernier, le procureur avait requis la peine capitale contre lui.
Lors du verdict, les proches des accusés présents dans la salle ont scandé des slogans dénonçant le jugement, tandis que les prévenus faisaient des signes de victoire. Leurs parents et amis estiment que les peines prononcées sont trop lourdes et que les preuves tangibles ne sont pas suffisantes. Pendant le délibéré du tribunal, ils avaient demandé l’acquittement des accusés en organisant un sit-in. Les avocats de la défense projettent de faire appel.
Depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca et ceux de Madrid le 11 mars 2004, le Maroc intensifie sa lutte contre le terrorisme. Un millier d’islamistes ont déjà été emprisonnés.
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