Après Washington, Londres et Madrid hier, c’est au tour de Paris de fermer son ambassade ce lundi 4 janvier à Sanaa, au Yémen. Elles affirment avoir reçu des menaces d’un groupe se réclamant du réseau terroriste Al-Qaïda. Par ailleurs, les Etats-Unis, qui renforcent les mesures de sécurité dans leurs aéroports, ont mis 14 pays, dont cinq africains (Nigéria, Somalie, Soudan, Algérie, Libye), sur leur liste noire.
Depuis le 3 janvier, les ambassades occidentales ferment tour à tour leurs portes à Sanaa pour des raisons de sécurité. Ces fermetures interviennent après la tentative d’attentat dans le vol Detroit-Amsterdam le jour de Noël par le jeune Nigérian Umar Farouk Abdul Mutallab. Âgé de 23 ans, il a été inculpé pour avoir essayé de faire exploser le vol 253 de la compagnie Northwest Airlines avec des explosifs dans ses sous vêtements. Il est désormais détenu à la prison fédérale de l’Etat du Michigan. Les parents du Nigérian, qui avaient donné l’alerte aux services de sécurités nigérians et étrangers, ont l’intention d’assister à la première comparution prévue le 8 janvier. Le jeune homme aurait reçu un entraînement prodigué par le réseau Al Qaïda qui a revendiqué l’attentat manqué du 25 décembre.
Selon les Etats-Unis, l’imam Anwar al Aulaqi, né aux Etats-Unis et résidant au Yémen, serait lié à l’attentat manqué du vol 253 ainsi qu’à la fusillade de la base militaire américaine de Fort Hood qui a fait 13 morts en novembre 2009. Barack Obama doit assister le 5 janvier à une cérémonie à Fort Hood en hommage aux 13 morts.
Actions renforcées au Yémen
Downing Street a annoncé dimanche que « le Yémen doit être identifié, au même titre que la Somalie, comme l’une des zones que l’on doit non seulement surveiller mais où l’on doit faire plus ». Les risques d’attentats semblent bel et bien présents. L’ambassade américaine a déclaré que sa fermeture était liée à la présence des menaces dans la péninsule arabique.
Face aux menaces recrudescentes, Washington et Londres ont fait part de leur volonté de lutter davantage contre le terrorisme au Yémen ainsi qu’en Somalie, rapporte France 24, où sévit une guerre civile depuis 1991. Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont annoncé que la force de paix devrait y être renforcée après qu’ils aient saisi le Conseil de sécurité de l’ONU.
La Somalie reste très réfractaire à une éventuelle collaboration avec les Occidentaux sur le plan de la sécurité.
Cependant, les autorités yéménites sont plus coopératives. Elles ont renforcé les dispositifs de sécurité dans la capitale. Des barrages de police se sont également développés sur les routes menant à l’aéroport. Plusieurs membres présumés d’al-Qaïda ont déjà été arrêté depuis la tentative d’attentat sur le vol 253 de Northwest Airlines.
Panique dans les aéroports
Dans le but de mieux contrôler le terrorisme, les Etats-Unis ont annoncé dimanche un renforcement des contrôles pour les vols en provenance des pays à risque. Une liste noire a été établie ce week-end. Quatorze pays[[Cuba, Iran, Soudan, Syrie, Afghanistan, Algérie, Arabie saoudite, Irak, Liban, Libye, Nigeria, Pakistan, Somalie et Yémen]] dont cinq sur le continent africain sont déclarés dangereux, Washington les accusant de «soutenir le terrorisme ». La mesure entrée en vigueur ce 4 janvier concerne les personnes en provenance de ces pays. Les fouilles corporelles complètes devraient devenir monnaie courante pour répondre aux critères de sécurité.
Le Nigéria a jugé injuste et discriminatoire d’être placé dans la liste noire. »Il est injuste d’inclure le Nigeria dans la liste des contrôles renforcés car les Nigérians ne sont pas enclins au terrorisme », a déclaré la ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Dora Akunyili lundi, estimant que l’acte d’Abdul Mutallab ne devait pas servir à « juger l’ensemble des Nigérians ».
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