La Tunisie s’inquiète face à la montée des actes terroristes dans le pays. La présidence dénonce une tentative de vouloir conduire la transition à l’échec.
Au lendemain de l’attentat suicide terroriste à Sousse (centre-est) et l’attaque déjoué contre le mausolée du premier Président de la Tunisie, Habib Bourguiba, à Monastir, sur la côte-est, le Conseil supérieur des armées a décidé de se réunir ce jeudi 31 octobre au palais de Carthage. La réunion est placée sous la présidence du chef de l’Etat, Moncef Marzouki. Il participera aux débats, en sa qualité de chef suprême des armées, en compagnie du ministre de la Défense, Rachid Sabbagh.
Moncef Marzouki a condamné les attentats terroristes et dénonce une tentative de « torpiller » la transition démocratique. « Ces actes et les menaces qui pèsent sur la Tunisie ne réussiront pas à torpiller l’effort engagé à l’échelle nationale pour faire aboutir le processus de transition », a affirmé la présidence, dans un communiqué. Ces attentats interviennent en parallèle au lancement du dialogue national qui prévoit notamment la démission du gouvernement actuel dominé par Ennahda dans les trois prochaines semaines et la mise en forme de la nouvelle Constitution sous 30 jours.
Le Président a lancé un appel aux Tunisiens, les invitant à « soutenir l’action des appareils sécuritaire et militaire face au terrorisme ». Rached Ghannouchi, le dirigeant du parti islamiste au pouvoir, a accusé, sur sa page Facebook, des « criminels » de vouloir « s’en prendre aux touristes, hôtes de la Tunisie » et aussi de « détruire la Tunisie, son économie et sa transition démocratique ». Selon le président d’Ennahda, cette tentative de déstabilisation « ne passera pas grâce à la vigilance des agents de la sûreté et militaires, de la conscience du peuple et l’union de l’élite tunisienne contre le terrorisme ».
Un terrorisme mobile
Le terrorisme en Tunisie, qui s’est développé après la chute de Ben Ali, était jusqu’ici concentré dans les hauteurs ouest du pays, près de la frontière algérienne. Aujourd’hui, les autorités tunisiennes constatent que les attaques terroristes ne sont plus orchestrées contre des policiers ou des gendarmes (neuf agents tués en octobre), mais que désormais elles visent aussi les citoyens et les touristes. Ces actes visent à « semer la terreur et la peur parmi les citoyens et à faire échouer tous les plans de sauvetage du secteur touristique », a indiqué l’expert militaire, Mokhtar Bennasr, sur les ondes de Mosaïque FM.
Alors que les dernières actions terroristes n’ont pas été revendiquées, cinq suspects ont d’ores et déjà été arrêtés. Mais le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a indiqué que les assaillants étaient des salafistes djihadistes, faisant allusion au groupe salafiste Ansar Ashariaa, classé depuis août dernier comme « organisation terroriste ».