
Ils égorgent, ils massacrent, ils brûlent, puis ils prennent le micro. Pendant ce temps, des villages entiers disparaissent dans l’indifférence générale. En ce mois d’avril 2025, alors que le monde a les yeux tournés ailleurs, le Bénin et le Nigeria s’enfoncent dans le chaos, avec des attaques sanglantes qui rappellent à ceux qui l’auraient oublié que le terrorisme en Afrique ne dort jamais, il s’enracine.
Le 17 avril 2025, huit soldats béninois (selon les médias locaux et internationaux) sont tombés dans une double attaque terroriste dans le nord du pays, près du parc national du W. Les assaillants, lourdement armés, ont été repoussés, onze d’entre eux abattus, mais à quel prix ?
À peine trois jours avant, dans l’État du Plateau, au Nigeria, plus de 50 civils (là encore selon les médias locaux et internationaux) ont été massacrés. Des femmes, des enfants, des vieillards, tués dans leur sommeil. Une tragédie parmi tant d’autres, dans un pays où Boko Haram, l’ISWAP et d’autres milices sèment la terreur depuis plus de 15 ans. La guerre n’a jamais cessé.
Il est crucial de souligner que cette violence ne naît pas dans le vide. Nos dirigeants africains ont depuis des années laissé se multiplier les foyers de terrorisme. L’incapacité de l’État à garantir la sécurité de ses citoyens, à mettre en place des structures de défense solides et à lutter efficacement contre les groupes armés est une faillite flagrante. Pire encore, les dirigeants ferment souvent les yeux sur la radicalisation de certaines franges de la société, et l’enracinement du terrorisme devient presque un sous-produit de la mauvaise gouvernance.
Ce n’est pas un hasard si certains États africains, comme le Bénin, qui étaient autrefois à l’abri de ces violences, se retrouvent aujourd’hui en première ligne. Cela témoigne de la faiblesse du système politique et de l’incapacité de certains dirigeants à prendre des décisions audacieuses pour stopper cette menace. Nos gouvernants sont trop souvent occupés à se maintenir au pouvoir, tandis que leurs citoyens sont les premières victimes de cette guerre sans fin.
Ce qui est encore plus choquant, c’est que malgré l’ampleur de cette guerre, des leaders terroristes recherchés apparaissent tranquillement dans des interviews, souvent sur des chaînes internationales, avec la promesse de « mieux comprendre » leur point de vue. Comment peut-on accepter qu’un criminel de guerre soit invité à exposer sa vision sur le monde ? Comment la communauté internationale ferme-t-elle les yeux sur cette normalisation des tueurs ? À qui cela profite-t-il vraiment ?
Ce n’est plus une guerre. C’est une résignation. Les puissances ferment les yeux. Les dirigeants locaux multiplient les promesses. Les médias internationaux relaient plus les discours des bourreaux que les cris des survivants. Pourquoi un terroriste peut-il parler au monde entier, alors que les populations africaines n’ont même pas accès à la justice ?
Le terrorisme n’est pas un fait divers. C’est un projet politique. Tant que nous resterons spectateurs de notre propre effacement, la spirale continuera.