L’appauvrissement de la Namibie peut-il transformer, comme au Zimbabwe, la question des terres agricoles en menace pour la stabilité politique ?
Un reportage publié vendredi 4 août par la BBC met l’accent sur la situation » brûlante » dans laquelle se trouverait la Namibie à l’égard de la répartition de la propriété foncière. Comme au Zimbabwe, la terre de l’ancienne colonie allemande est exploitée pour moitié par des » fermiers commerciaux » dont la grande majorité est composée de Blancs. Dans ce contexte, la crise économique persistante à laquelle est confronté le pays exaspère les tensions sociales.
Plus du tiers des travailleurs namibiens sont au chômage. Chaque année, les vingt mille nouveaux diplômés quittant l’école entrent en compétition pour l’un des trois mille nouveaux emplois. Quant à l’Etat, il se débat avec une dette en constante augmentation, résultat d’un déficit budgétaire aussi massif que chronique.
» Vendeur volontaire, acheteur volontaire «
Lors de sa visite en mai dernier, le président zimbabwéen Robert Mugabe a suscité l’inquiétude des fermiers blancs par la violence de ses propos visant à » exporter » en Namibie le débat sur la répartition des terres qui a embrasé son propre pays. Acclamé par les foules namibiennes, Mugabe n’a pas, jusqu’à présent, convaincu son homologue de lui emboîter le pas.
Le Premier ministre namibien Hage Geingob s’en tient, pour l’heure, au système » vendeur volontaire, acheteur volontaire « . Dans ce schéma, aucun des fermiers blancs n’est forcé de vendre son exploitation mais l’Etat dispose d’un droit de préemption en cas de transaction.
Des centaines de fermiers, inquiets pour leur avenir, ont tenté de mettre leurs fermes en vente mais le gouvernement tarde à les racheter. Selon la BBC, » la moitié du budget mis de côté par le gouvernement depuis cinq ans pour racheter des fermes n’a pas encore été dépensé. «