Un homme vient de s’asseoir sur le toit du monde. Il n’a rien d’intimidant, plutôt un air bonhomme et souriant. Sur les photos, son visage inspire le vague sentiment qu’il s’étonne lui-même d’être arrivé si haut. Il s’appelle George W. Bush (il paraît que c’est le W qui est important).
C’est donc lui, l’heureux gagnant de la brumeuse loterie électorale américaine ? Il va donc falloir apprendre à le regarder autrement. Les présidents américains mal élus ne sont pas moins puissants que les autres : qu’on se souvienne de Kennedy, qui ne battit Nixon que de 120 000 voix en 1960. Tout de même, d’avoir accédé à la Maison-Blanche malgré un déficit de 200 000 voix sur son adversaire, cela n’aidera pas le nouveau président à dissiper la brume.
Ecarquillons nos yeux, pourtant. C’est de George W. Bush que va dépendre, dans les quatre années à venir, l’évolution des rapports entre les Etats-Unis et l’Afrique. Or en ce domaine, les choses sont allées en s’améliorant sous l’administration Clinton, notamment sur le plan diplomatique. Visites sur le Continent, loi sur les » opportunités de croissance « , implication positive dans les processus de paix : autant de premières qui appellent la poursuite d’un effort bien engagé.
Et George W. Bush, alors ? Il est vrai que neuf Afro-américains sur dix n’ont pas voté pour lui, mais leur opinion sur l’Afrique n’y est sans doute pour rien. Inutile, d’ailleurs, de spéculer sur la future politique africaine du nouveau président : il n’en a pas encore, et n’a rien dit à ce sujet pendant sa campagne. A bien y réfléchir, c’est quand même une information.
Gaoussou Diawara, un chercheur malien, vient d’écrire un livre dans lequel il affirme que le véritable découvreur de l’Amérique n’a pas été Christophe Colomb, mais l’empereur Abubakari II avec deux bons siècles d’avance. Six cent ans plus tard, on espère que l’empereur du monde saura faire le chemin inverse.
Lire aussi :
• La diplomatie africaine de la Maison-Blanche
• Le rôle des Afro-américains dans l’élection présidentielle