L’enquête sur la tentative de coup d’État qui a secoué la Guinée-Bissau, le 1er février 2022, suit normalement son cours. Des arrestations ont été effectuées dans le rang des auteurs, à en croire le Président Umaro Sissoco Embaló, qui s’est adressé à la presse, jeudi.
Quelques heures après la tentative de coup d’État dont il a été victime le 1er février et qui avait entraîné la mort de 11 personnes, le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, avait directement accusé les réseaux de narcotrafic et de corruption d’en être à la base. Jeudi, il a cité nommément trois officiers tous déjà mis aux arrêts, présentés comme les auteurs de la tentative de déstabilisation du pays. Il s’agit de l’ex-contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto, qui a commandé la marine bissau-guinéenne, au début des années 2000 ; de Tchamy Yala, un ancien officier lui aussi, et de Papis Djemé.
Tous les trois ont un casier judiciaire, puisqu’ils avaient été arrêtés, en avril 2013, par les services anti-drogue américains qui leur avaient tendu un traquenard, en se faisant passer pour des narcotrafiquants sud-américains. José Americo Bubo Na Tchuto alors désigné par le Trésor américain comme un baron de la drogue avait été condamné en 2016 à quatre ans de prison ferme, à New York. Quant à Tchamy Yala et Papis Djemé, ils ont écopé, deux ans plus tôt (en 2014), respectivement de cinq et six ans et demi de prison, toujours à New York. Tous les trois sont retournés dans leur pays après voir fini de purger leur peine.
Petit pays de 36 120 km2, coincé entre la Guinée et le Sénégal, la Guinée-Bissau a une histoire marquée par une forte instabilité politique depuis son accession à l’indépendance en 1974. Pis, le pays s’est bâti la triste réputation de plaque tournante du trafic de cocaïne en Afrique de l’Ouest. La quantité annuelle de stupéfiants qui y transitait était estimée à 30 tonnes par l’ONU en 2018.