Tentative de coup d’État en Guinée-Bissau : ce qu’a dit Embalo


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Le Président bissau-guinéen, UUmaro Sissoco Embalo
Le Président bissau-guinéen, UUmaro Sissoco Embalo

Le Président bissau-guinéen, a dénoncé une tentative de coup d’État dans son pays. Umaro Sissoco Embalo a évoqué de lourdes conséquences, suite à des affrontements mortels entre des soldats et des policiers.

En Guinée-Bissau, des affrontements entre l’armée et des éléments des forces de sécurité ont fait au moins deux morts. Pour le Président bissau-guinéen, il ne fait aucun doute qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’État. Umaro Sissoco Embalo, qui se trouvait hors du pays, au moment des faits, a brandi des menaces. Ce, depuis l’aéroport international de Bissau, alors qu’il venait de débarquer dans son pays.

« J’étais à Dubaï où j’ai pris part à la COP 28. Je ne pouvais pas rentrer, à cause de la tentative de coup d’État. Je tiens à vous dire que cet acte aura des conséquences graves », a d’abord déclaré le chef de l’État. « Ce coup d’État a été préparé avant le 16 novembre », a poursuivi le dirigeant, samedi. Et le Président Umaro Sissoco Embalo de préciser : « il y a des preuves et nous allons vous les montrer ».

Mise en place d’une commission d’enquête, dès lundi

Tout en remerciant les forces armées pour leur loyauté et leur bravoure, le Président a annoncé une batterie de mesures. Notamment la mise en place d’une commission d’enquête, dès lundi. Umaro Sissoco Embalo a rappelé que la CEDEAO « exprime son entière solidarité avec le peuple et les autorités constitutionnelles de la Guinée-Bissau ».

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est fendue d’un communiqué, samedi. Dans le document, l’institution « condamne fermement les violences et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit en Guinée-Bissau ». La CEDEAO a, en outre, appelé à l’arrestation et à la poursuite des « auteurs de l’incident ».

Deux morts et six blessés dans des échanges de tirs

Face à la presse, le Président a précisé : « on n’organise pas un coup d’État contre le président de l’Assemblée nationale, encore moins contre un Premier ministre. Mais contre le président de la République commandant en chef des armées ». Dans la nuit de jeudi à vendredi, des affrontements ont éclaté entre les éléments de la Garde nationale et les forces spéciales de la Garde présidentielle. Les échanges de tir ont fait au moins deux morts et six blessés.

C’est vendredi, en milieu de matinée, que le calme est revenu en Guinée-Bissau. L’armée avait alors annoncé la capture du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo. Samedi, un communiqué de l’armée bissau-guinéenne révélait que certains officiers et soldats de la Garde nationale avaient pris la fuite. « L’état-major général des forces armées les informe par la présente qu’ils doivent rejoindre leur lieu d’affectation ».

Cascade de coup d’État en Afrique de l’Ouest

Toujours samedi, le porte-parole du gouvernement Francisco Muniro Conte, a rappelé que la Guinée-Bissau a « toujours opté pour l’application de la loi ». Et d’insister : « un Président qui est élu doit terminer son mandat ». La Guinée-Bissau traverse une instabilité endémique avec une cascade de tentatives de coup d’État. Le dernier en date remonte à février 2022. Le Président Embalo qui dirige le pays depuis 2020.

De manière générale, l’Afrique de l’Ouest est marquée par une multiplication des coups d’État, depuis 2020. C’est le cas au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée. Il y a quelques jours, la Sierra Leone, voisine de la Guinée Bissau, a aussi vécu une tentative de coup, d’État. D’ailleurs, une délégation de la CEDEAO y a séjourné. Elle était porteuse d’un message de soutien du président en exercice de l’institution, le Nigérian, Bola Tinubu.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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