Après les épisodes IB, une nouvelle tentative de coup d’Etat a été enregistrée en Côte d’Ivoire. Les mis en cause, quatre Ivoiriens, ont été déférés devant le parquet d’Abidjan, dans la matinée d’hier, mercredi 20 février. Le président Laurent Gbagbo a révélé qu’ «ils ont loué les services d’Angolais pour cette opération».
Notre correspondante à Abidjan
Une nouvelle tentative de déstabilisation de l’Etat de Côte d’Ivoire, qui devait avoir lieu le mercredi 13 février, a été déjouée grâce à la vigilance des services secrets ivoiriens. Et les mis en cause ont été arrêtés puis déférés hier matin devant le parquet d’Abidjan.
Contrairement aux autres tentatives de coup d’Etat qui avait pour chef de file des militaires ou assimilés, ce dernier coup de force serait le fruit de civils, quatre Ivoiriens qui avaient chacun un rôle important à jouer dans la mise en œuvre de ce plan. Ayé Ayé Alexandre, avocat à la Cour, Guéi Paul, ancien membre du bureau national de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire: un mouvement qui défend le parti au pouvoir), le pasteur Boué Emmanuel de l’église Holly Church et le nommé Togba Bonaventure, directeur général d’une compagnie d’assurances et chef de file du complot.
Le plan de Togba Bonaventure
Les sources proches de l’enquête ouverte par le Procureur militaire Ange Kessy révèlent que ces personnes entendaient renverser le pouvoir de Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire depuis Octobre 2000. Les preuves qui accablent les putschistes seraient identiques à celles que les autorités ont recueillies lors de l’arrestation des complices du Sergent chef IB en décembre 2007. Un enregistrement vidéo sur lequel Togba Bonaventure, qui devait dans sa logique de putschiste prendre la tête de l’Etat ivoirien, présentait ses condoléances au peuple ivoirien après l’assassinat supposé de Laurent Gbagbo en ces termes : « je présente mes condoléances à la nation car le président de la République est mort ». Et annonçant par la suite sa prise de pouvoir et la dissolution de la commission électorale indépendante (CEI).
Le discours de prise de pouvoir de Togba Bonaventure ne sera jamais lu. Il devra cependant répondre de ses actes devant la justice ivoirienne. Il a été entendu avec ses complices par le procureur de la République, Raymond Tchimou.
Face à ce remue ménage, le chef de l’Etat ivoirien a fait des révélations, hier, sur le coup d’Etat manqué de Togba Bonaventure. Laurent Gbagbo a évoqué la piste angolaise. Selon les dires du président, les auteurs du putch raté auraient loué les services d’Angolais pour réaliser l’opération. Et de rassurer la population en ces termes : « Les polices ivoiriennes et angolaises travaillent de concert en ce moment, pour étouffer cette énième tentative de déstabilisation de l’Etat de Côte d’Ivoire. »