A Madagascar, deux gradés de l’armée ont été interpellés et placés en détention préventive à la maison d’arrêt de Tsiafahy. Ces deux officiers supérieurs sont accusés de tentative de coup d’État.
Deux gradés de l’armée malgache ont été mis aux arrêts par la justice militaire de la Grande île. Le pouvoir les accuse d’incitation à la mutinerie militaire dans l’objectif de perpétrer un coup d’État. Les deux colonels sont poursuivis pour « instigation d’une mutinerie militaire et tentative de coup d’État ». Selon les autorités malagasy, les deux gradés avaient savamment préparé leur plan.
Démettre le régime d’Andry Rajoelina
L’opération consisterait, dans un premier temps, à convaincre les principaux chefs de corps de l’armée et de la gendarmerie d’Analamanga à les rejoindre. Et dans une seconde phase, décisive, il serait question de démettre le régime d’Andry Rajoelina fraîchement réélu à la Présidentielle. Les gradés allaient ainsi compromettre l’élection présidentielle, puisque leur coup allait intervenir avant le scrutin présidentiel.
Selon la presse malgache, les officiers allaient brandir les contestations préélectorales pour justifier leur initiative. Sauf qu’ils auraient été confondus par leurs prises de contact avec d’autres officiers supérieurs. Les journaux malagasy révèlent par ailleurs que la mise sous surveillance des deux colonels aurait permis de découvrir des échanges téléphoniques compromettants.
Coup d’État à Madagascar : similitudes avec le Gabon
Si les faits sont avérés, cette affaire rappelle la situation qui s’est récemment produite au Gabon. En effet, cette affaire éclate alors que la Commission électorale a annoncé les résultats provisoires du premier tour de la Présidentielle, samedi. Ceux-ci donnant le Président sortant Andry Rajoelina vainqueur. Des résultats que rejette l’opposition.
Au Gabon, c’est le jour même de la proclamation des résultats de la Présidentielle, le 30 août dernier, que le Président Alu Bongo a fait l’objet d’un coup d’État. Le chef de la Garde républicaine, le général Brice Oligui Nguema, était alors aux commandes. Tout comme ce qui a été révélé à Madagascar, le gradé gabonais a convoqué les contestations pour justifier son coup de force.
Tentative de putsch en Sierra Leone
« Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne. Et au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’État. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités. Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités », avait justifié le général Brice Oligui Nguema.
Ces faits renvoient en outre à la récente tentative de coup d’État manquée en Sierra Leone, contre le Président Julius Maada Bio. Ce dernier, au pouvoir depuis 2018, a été fraîchement réélu, fin juin, pour un second mandat présidentiel. Sauf qu’un putsch aurait été intenté contre son régime, mais que les forces de défense et de sécurité ont réussi à déjouer.