Tentative d’évasion en RDC : une suite ininterrompue de réactions


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Moïse Katumbi
Moïse Katumbi

En RDC, les réactions continuent de fuser de toutes parts après le drame de Makala. Augustin Matata Ponyo, Moïse Katumbi et des organisations de la société civile ont joint leur voix à celles de premières personnes qui se sont prononcées sur la tuerie.

Ce mardi, l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, s’est prononcé sur la tragédie qui s’est déroulée à la prison de Makala, dans la nuit du dimanche au lundi, et qui a entraîné la mort de 129 détenus. À travers un communiqué publié par son parti, Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Augustin Matata Ponyo a déploré le manque d’anticipation de l’Exécutif kinois. Pour lui, cette tragédie aurait pu être évitée « par l’exercice d’une politique d’anticipation à travers une gouvernance politique de qualité ».

Le même communiqué, en rappelant « le carnage des paisibles fidèles de la secte Wazalendo dans la ville de Goma au Nord-Kivu, les récents massacres de Kilwa dans la province du Haut-Katanga ainsi que les dernières tueries dans la cité de Luilu, ville de Kolwezi dans la province du Lualaba », montre que les événements de Makala ne viennent que rallonger la liste quasi interminable des massacres perpétrés par la propre armée congolaise contre les populations civiles du pays. L’ancien Premier ministre souhaite des enquêtes indépendantes pour faire la lumière non seulement sur le drame de Makala, mais également sur les massacres de Luilu et de Kilwa.

Moïse Katumbi dénonce « l’aveuglement des dirigeants »

Comme Augustin Matata Ponyo et, plus tôt, Martin Fayulu, Moïse Katumbi pointe également du doigt la responsabilité des dirigeants congolais. « L’indignation face à l’aveuglement des dirigeants est criante. Depuis sa libération, Stanis Bujakera n’a cessé d’alerter courageusement sur les conditions inhumaines dans la prison de Makala. La surpopulation, la faim, la maladie, le manque total d’hygiène ont été dénoncés, images à l’appui », a indiqué le leader du parti Ensemble pour la République. « Mais, les pouvoirs publics ont préféré ignorer ces avertissements. Le pire est finalement arrivé : plusieurs dizaines de prisonniers ont été abattus comme des animaux dans une barbarie insupportable », regrette Moïse Katumbi.

L’ex-gouverneur de la province du Katanga propose à son tour « la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse associant la MONUSCO et des représentants des ONG de droits de l’homme pour faire éclater toute la lumière sur ce massacre ». Cette requête coïncide avec celle de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) et le Réseau des défenseurs des droits humains et de lutte contre la corruption (RDDH-LC), quant à eux, vont plus loin en proposant que des comptes soient demandés au directeur de la prison, au ministre de la Justice ainsi qu’à son collègue de l’Intérieur.

La Belgique, premier pays étranger à se prononcer sur les événements de Makala, indique attendre « les résultats de l’enquête annoncée qui doit faire toute la lumière sur ces événements et établir les responsabilités ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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