Tentative d’évasion en Guinée : les avocats de Claude Pivi et de Dadis Camara parlent


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Moussa Dadis Camara
Moussa Dadis Camara

Les événements du 3 au 4 novembre continuent de défrayer la chronique à Conakry. Lundi, les avocats de Claude Pivi et de Moussa Dadis Camara ont donné de la voix.

En Guinée, la recherche du colonel Claude Pivi, toujours en fuite, se poursuit avec acharnement. De gros moyens sont mobilisés pour mettre la main sur le dernier élément du quatuor resté seul introuvable depuis samedi. Dans cette quête, les forces de défense et de sécurité sont appuyées par des unités spéciales de l’armée guinéenne, notamment des éléments de la garde présidentielle. Si leurs recherches restent pour l’instant infructueuses, le fugitif est tout de même entré en contact avec son avocat qui a confié une partie de leurs échanges à la presse, ce lundi.

Selon Me Fodé Kaba Chérif, le colonel désormais radié de l’armée est victime d’un enlèvement par des « individus inconnus ». Et l’avocat d’ajouter : « Claude souhaite se rendre, mais… il est anxieux en raison des informations diffusées dans les médias faisant état de l’implication de son fils à la tête du commando. Je lui ai conseillé de revenir. Il m’a confié qu’il cherchait à rentrer, mais qu’il avait désormais peur pour sa sécurité et sa vie. Il m’a fait part de ses inquiétudes concernant les rumeurs selon lesquelles son fils aurait orchestré l’évasion ».

À en croire, Me Fodé Kaba Chérif, toutes ses instances auprès du colonel Pivi pour le convaincre de se rendre sont pour l’instant restées sans effet. Il attend toujours que son client le contacte à nouveau, lui-même étant dans l’incapacité de le joindre.

Dadis Camara dans une stratégie de victimisation

Me Jocamey Haba, avocat de Moussa Dadis Camara veut, pour sa part, porter plainte pour « enlèvement, pour séquestration et également pour mise en danger de la vie d’autrui ». Selon l’avocat, « laisser un ancien Président (…) l’exposer pour ce qui s’est fait (…), c’est mettre sa vie en danger ». Or, sa sécurité relève de la responsabilité du gouvernement. « C’est là justement que j’attire l’attention du gouvernement. La maison centrale est protégée par la garde pénitentiaire qui relève du ministère de la Justice. Et donc, de l’État. L’État a la responsabilité et l’obligation d’assurer la sécurité de tous les Guinéens, mais notamment la sécurité de ceux-là qui sont en prison. Quand il s’agit d’un ancien chef d’État, cette obligation doit encore aller plus loin », soutient l’avocat.

En contre-attaquant ainsi, la défense de Moussa Dadis Camara cherche à prémunir son client de la nouvelle procédure enclenchée par le procureur général. Ce dernier a déjà annoncé des poursuites contre les quatre hommes impliqués dans la tentative d’évasion de ce samedi. Avec plusieurs chefs d’accusation à la clé. Des accusations qui viennent s’ajouter à celles retenues contre les mêmes hommes dans le cadre du procès des massacres du 28-Septembre 2009.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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