La gestion calamiteuse par Emmanuel Macron d’un acte de souveraineté algérienne – le retour à l’envoyeur d’un influenceur expulsé – plonge la France dans une crise diplomatique regrettable. Cette escalade unilatérale, nourrie par la désinformation et un alignement troublant des proches de Macron sur les thèses de l’extrême droite, révèle les dérives d’une politique étrangère personnalisée à l’extrême.
La décision d’Alger de renvoyer sur le sol français un influenceur précédemment expulsé par Paris a provoqué une réaction disproportionnée des proches d’Emmanuel Macron. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, s’est lancé dans une escalade verbale en menaçant de « riposter » face à ce qu’il qualifie de « posture d’escalade » algérienne et Gabriel Attal a donné une interview au Figaro pour demander de remettre en cause les accords Franco-Algériens, tous parlant d’humiliation.
Cette surréaction à un acte relevant de la souveraineté algérienne témoigne d’une diplomatie française qui peine à accepter une relation d’égal à égal avec son ancienne colonie. L’arsenal de représailles évoqué – restriction des visas, révision de l’aide au développement, gel des coopérations bilatérales – révèle une approche punitive dépassée.
Le mirage de l’aide française dévoilé
La polémique autour de l’aide publique au développement illustre parfaitement la manipulation des chiffres par Paris. Les montants avancés – 132 millions d’euros en 2022, près de 600 millions sur cinq ans – masquent une réalité peu flatteuse pour la France. Comme le révèle France Info, plus de 90% de cette prétendue aide correspond aux « frais d’écolage » des étudiants algériens dans les universités françaises, tandis que le reste finance des ONG françaises opérant en Algérie.
Ces chiffres, brandis comme une menace par Paris, démontrent que cette « aide » profite principalement aux institutions françaises. Une argumentation fallacieuse qui était déjà utilisée par l’Extrême droite française ces derniers mois.
Boualem Sansal : une manipulation médiatique démasquée
L’affaire Boualem Sansal exemplifie la campagne de désinformation orchestrée contre l’Algérie. Les allégations de détention arbitraire de l’écrivain, largement relayées par certains cercles français, ont été démenties par le militant panafricaniste Rachid Nekkaz.
Son enquête révèle une réalité bien différente : Sansal reçoit des soins au service pénal de l’hôpital Mustapha Bacha, dans des conditions privilégiées, avec chambre équipée, repas familiaux et horaires de visite flexibles. Cette manipulation médiatique s’inscrit dans une stratégie plus large de dénigrement systématique de l’Algérie. Ce que Rachid Nekkaz nomme une croisade française contre l’Algérie.
La troublante convergence des macronistes avec l’extrême droite
En menaçant de revoir l’aide au développement et les accords migratoires, le gouvernement Macron adopte une rhétorique inquiétante, calquée sur celle de l’extrême droite française. Cette dérive illustre une instrumentalisation des tensions diplomatiques à des fins de politique intérieure, au mépris des intérêts bilatéraux.
Cette crise illustre les dangers d’une diplomatie trop personnalisée par Emmanuel Macron : alternant entre effets d’annonce, escalades verbales et reculades embarrassées, elle sacrifie les intérêts à long terme de la France sur l’autel des gesticulations médiatiques.
L’Algérie, forte de sa position souveraine, maintient sa ligne de conduite face à ces provocations qui ne font qu’affaiblir la crédibilité française sur la scène internationale. Cette nouvelle tension révèle l’urgence pour la France de repenser fondamentalement son approche diplomatique avec Alger, en abandonnant les réflexes post-coloniaux et l’arrogance présidentielle au profit d’un dialogue d’égal à égal.