La Chine, partenaire du Maroc et de l’Algérie, n’est pas près de jouer un rôle de médiateur dans la résolution d’un conflit vieux de plus de 45 ans, qui tourne essentiellement autour du dossier du Sahara occidental. « Pékin ne peut pas jouer ce rôle », a déclaré l’ex-ministre algérien Nour-Eddine Boukrouh? dans une interview accordée à Sputnik.
Les tensions entre le Maroc et l’Algérie durent depuis 1975, en raison du dossier du Sahara Occidental. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, se bat pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a validé à cet effet la création de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO).
De son côté, le royaume chérifien revendique sa souveraineté sur le territoire du Sahara Occidental, depuis 1975, suite à la marche verte lancée par feu le roi Hassan II. Par ailleurs, le Maroc propose comme solution un plan d’autonomie, sous sa souveraineté, de ce territoire soutenu par certains pays comme la France ou encore les États-Unis.
Sur le plan diplomatique, le Maroc semble prendre de l’avance sur le Polisario et l’Algérie, qui se rabattent sur la presse privée algérienne. Mais, la Chine, partenaire du Maroc et de l’Algérie, n’est pas près de jouer un rôle de médiateur dans la résolution d’un conflit vieux de plus de 45 ans. « Pékin ne peut pas jouer ce rôle », a déclaré l’ex-ministre algérien Nour-Eddine Boukrouh dans une interview accordée à Sputnik. Il évoque plusieurs raisons.
« La Chine n’a pas d’état d’âme, elle ne s’embarrasse pas des questions des droits de l’Homme ou du droit des peuples à l’autodétermination », a-t-il expliqué, estimant que Pékin fait la politique de ses intérêts et ne cherche pas à défendre les idéaux universels, qui n’intègrent pas sa vision du monde et qu’il considère par ailleurs comme attentatoires à sa culture et à sa façon de concevoir la politique et les relations internationales.
Pour lui, la Chine « est dans une démarche servant sa position d’empire du Milieu ». À titre d’exemple, il cite la démarche diplomatique de la Chine dans le conflit israélo-palestinien. « Dans le cadre de sa rivalité avec les États-Unis, alors que ces derniers sortent de la région du Moyen-Orient, la Chine a débarqué avec tout son poids et a proposé de recevoir Israël et l’Autorité palestinienne pour des pourparlers de paix », a-t-il indiqué.