Des candidats à l’élection présidentielle de Mauritanie, prévue le 29 juin 2024, contestent le système de parrainage actuel. Ils dénoncent un système qui favorise les partis de la majorité présidentielle et empêche l’opposition de se présenter.
L’opposition dénonce
En Mauritanie, les opposants critiquent le nombre élevé de parrainages requis (100 élus municipaux dont 5 maires) et les pratiques qui entraveraient la liberté de choix des parrains. Nourdine Mohamedou, candidat de la formation En avant la Mauritanie, dénonce que ce système permettrait aux partis de la majorité présidentielle de pouvoir choisir leurs concurrents, dans la mesure où ils détiennent la quasi-totalité des mairies.
De son côté, Seyidna Ali Khouna, représentant de Mohamed ould Abdel Aziz, dénonce des pratiques qui empêchent les conseillers municipaux et maires de faire leur choix sur les personnes à parrainer. « Le parti État a monopolisé 230 communes c’est à dire 230 maires sur 238 ! Donc l’opposition n’a que 8 maires ! Il faut un parrainage de 5 maires et de 95 conseillers municipaux, ce qui est impossible pour la majorité des candidats que nous représentons », dénonce ce proche de l’ancien Président.
Le parti au pouvoir se défend
Les partisans du système affirment qu’il est issu d’un consensus avec l’opposition et que les critères de parrainage sont raisonnables. Mohamed Biha, secrétaire exécutif du parti au pouvoir, précise que « tout candidat qui est candidaté par un parti légal reconnu, tout candidat qui a été candidat présidentiel dans l’une des éditions passé : on va demander à nos élus de le parrainer. Actuellement on parraine 4 partis d’oppositions : le candidat du FRUD c’est nous qui le parrainons, le candidat Biram Dah Abeid c’est nous qui le parrainons : on ne peut pas parrainer tout le monde ».
Trois candidats ont déjà déposé leur dossier, dont le Président sortant Mohamed Ould Ghazouani. L’opposition craint que ce système de parrainage ne limite la compétition et ne favorise la reconduction du Président sortant. Ce bras de fer autour du système de parrainage met en lumière les tensions politiques en Mauritanie à l’approche de l’élection présidentielle.