Une attaque de drone marocain a provoqué des blessures graves parmi des civils et des membres du Polisario, selon des sources proches du mouvement sahraoui. L’incident s’est déroulé près de la localité d’Aguenit, dans la zone frontalière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie. Selon ces sources, les véhicules touchés transportaient des orpailleurs qui se rendaient à Fdérik, un site connu pour ses gisements aurifères en Mauritanie. Le Polisario a dénoncé un « massacre atroce » et un acte d’agression délibéré contre des civils.
Les détails de l’attaque indiquent que les drones marocains auraient pris pour cible un convoi composé de plusieurs véhicules. Certains des blessés seraient dans un état critique, et plusieurs civils sahraouis figureraient parmi les victimes. Selon le Polisario, l’attaque visait intentionnellement des civils, et le groupe appelle la communauté internationale à condamner cet acte, qu’il qualifie de « crime de guerre ». Le Maroc, pour sa part, n’a pas officiellement confirmé l’opération, mais le recours aux drones dans le conflit au Sahara Occidental est un fait établi, depuis les récentes escalades.
Le rôle croissant des drones dans le conflit
Depuis 2020, le Maroc a intensifié son recours aux drones pour surveiller et cibler les positions du Polisario le long de la ligne de démarcation. Ces appareils, souvent d’origine israélienne et américaine, ont permis au Maroc de prendre l’ascendant sur le terrain et de réduire les pertes humaines parmi ses forces armées.
Le Polisario a réagi avec virulence à cette attaque, accusant le Maroc de « terrorisme d’État » et de mettre en danger les civils sahraouis. L’organisation a également appelé ses alliés, notamment l’Algérie, à intensifier leur soutien pour protéger les populations sahraouies. En Algérie, cet incident a suscité des réactions de colère parmi les partisans de la cause sahraouie, qui dénoncent l’« impunité » du Maroc et appellent à une mobilisation diplomatique.
Escalade diplomatique entre Rabat et Nouakchott ?
Les régions frontalières du Sahara Occidental et de la Mauritanie, où se trouve la localité de Fdérik, sont riches en ressources minières, notamment en or. L’orpaillage attire, depuis des années, des Sahraouis et des Mauritaniens dans cette région reculée. Mais l’exploitation des ressources y est compliquée par l’instabilité et les tensions militaires. Le Polisario accuse le Maroc de vouloir contrôler ces ressources, ce qui attise les affrontements.
Mauritanie, pays voisin et allié du Maroc, a souvent été touchée par les retombées du conflit sahraoui. Cet incident pourrait toutefois envenimer les relations entre Rabat et Nouakchott si la Mauritanie y voit une atteinte à sa souveraineté ou à la sécurité de ses ressortissants. Pour l’heure, les autorités mauritaniennes n’ont pas encore réagi officiellement, mais des appels à une enquête indépendante émergent.
Méthode de défense plus précise et préventive
Le Polisario a lancé un appel à l’ONU et à d’autres organisations internationales pour qu’une enquête soit ouverte sur cette attaque. Le mouvement indépendantiste espère mobiliser l’opinion publique et attirer l’attention sur ce qu’il décrit comme une « guerre oubliée » dans la région. Les ONG actives dans la région expriment également leurs préoccupations sur la sécurité des civils sahraouis face aux nouvelles tactiques militaires.
De son côté, le Maroc soutient que ses actions sont légitimes pour garantir la sécurité de ses frontières et lutter contre les incursions du Polisario. Le gouvernement marocain considère le mouvement sahraoui comme une menace à l’intégrité territoriale du pays et affirme que ses opérations militaires sont une réponse aux provocations du Polisario. Selon Rabat, le recours aux drones est une méthode de défense plus précise et préventive.