Les relations entre le Niger et l’Union européenne se tendent davantage après que Bruxelles ait rappelé son ambassadeur en raison de désaccords sur la gestion de l’aide humanitaire suite aux inondations.
Un nouvel épisode tendu s’ajoute aux relations déjà fragiles entre l’Union européenne (UE) et le Niger. Suite à une polémique sur la gestion de l’aide humanitaire destinée aux victimes des inondations, Bruxelles a rappelé son ambassadeur pour consultations. Cette décision reflète des désaccords profonds sur les principes de transparence et de collaboration entre le régime militaire nigérien et les partenaires européens.
Un désaccord sur la gestion des fonds humanitaires
Le point de discorde remonte à une aide humanitaire de 1,3 million d’euros octroyée par l’UE pour soutenir les victimes des graves inondations au Niger. Selon Niamey, les autorités locales n’auraient pas pu être consultées avant la distribution de ces fonds, confiées directement aux ONG internationales telles que le Comité international de la Croix-Rouge ou le Danish Refugee Council.
Dans un communiqué, le ministère nigérien des Affaires étrangères a d’énoncé une gestion « unilatérale » de cette aide, estimant qu’elle contrevenait aux principes de transparence et de bonne collaboration. Pour clarifier l’utilisation des fonds, un audit a été commandé par les autorités de transition.
La réaction de l’Union européenne
Face à ces accusations, l’Union européenne a exprimé son profond désaccord, rejetant les allégations du gouvernement nigérien. Bruxelles a rappelé que son aide humanitaire est distribuée de manière neutre, impartiale et indépendante, sans interférence politique.
Dans une déclaration, un porte-parole du service diplomatique européen a souligné que cette aide est essentielle pour répondre aux besoins des populations vulnérables et a clairement ce qu’il considère comme une « instrumentalisation de l’aide humanitaire à des fins politiques ».
Un climat diplomatique déjà sous tension
Cet incident s’inscrit dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre le Niger et ses partenaires européens, exacerbées depuis le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Le régime militaire en place a particulièrement dégradé ses liens avec la France, ancienne puissance coloniale, et reste sur une trajectoire conflictuelle avec d’autres acteurs européens.
Le rappel de l’ambassadeur de l’UE intervient comme une mesure symbolique mais significative, marquant un désaccord profond sur les principes de gestion de l’aide humanitaire.
Les enjeux derrière le différend
Au-delà de l’aide humanitaire, cet épisode reflète des divergences plus larges entre le Niger et l’UE sur la gouvernance et la coopération internationale. Le régime militaire semble vouloir renforcer son contrôle sur les ressources et les financements étrangers, tout en consolidant son pouvoir interne.
De son côté, l’Union européenne insiste sur la nécessité de respecter les principes fondamentaux d’impartialité et d’autonomie dans la gestion des aides. Ce différend pourrait toutefois compliquer les efforts internationaux pour répondre aux besoins urgents des populations nigériennes, notamment dans un contexte de crise humanitaire et économique croissante.