Le Conseil de sécurité de l’ONU a été le théâtre d’une nouvelle passe d’armes entre le Maroc et l’Algérie, mercredi soir, lors d’un débat ministériel sur la jeunesse méditerranéenne.
Lors d’un débat ministériel sur la jeunesse méditerranéenne, au Conseil de sécurité de l’ONU, le Maroc et l’Algérie se sont verbalement affrontés. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a accusé le Maroc, sans le nommer, d’inonder le bassin méditerranéen de drogue et d’apporter son soutien au séparatisme au Sahara occidental.
La réplique de Hilale à Attaf
L’ambassadeur marocain, Omar Hilale, a répliqué en dénonçant l’ingérence de l’Algérie dans les affaires du Maroc et en accusant son voisin de violer les droits des migrants et des populations sahraouies dans les camps de Tindouf. Les points soulevés lors du débat vont du trafic de drogue à l’ingérence. En effet, Alger accuse le Maroc d’être un narco-État, tandis que Rabat rejette ces accusations et pointe du doigt les problèmes migratoires sur le territoire algérien.
L’Algérie réitère son soutien au Polisario et à l’autodétermination du Sahara occidental, tandis que le Maroc maintient sa position sur la marocanité du Sahara. Les deux pays s’accusent mutuellement d’ingérence dans leurs affaires intérieures. Ce nouvel échange enflammé illustre les tensions persistantes entre les deux pays voisins en Afrique du Nord. Les Tensions entre le Maroc et l’Algérie sur le Sahara sont récurrentes et ont diverses origines.
Sujet de discorde entre le Maroc et l’Algérie
Le Sahara occidental, territoire situé au nord-ouest de l’Afrique, est bordé par le Maroc au nord, l’Algérie à l’Est, la Mauritanie au Sud et l’océan Atlantique à l’Ouest. Son statut est un sujet de discorde entre le Maroc et l’Algérie depuis près de cinquante ans. En effet, en 1975, l’Espagne se retire Sahara occidental qui est annexé par le Maroc. L’année 1976 voit la création du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.
De 1979 à 1988 c’est la guerre du Sahara occidental entre le Maroc et le Polisario. En 1988, un cessez-le-feu est signé sous l’égide de l’ONU qui déploie la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental). En 1991, un plan de règlement de l’ONU prévoit un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, mais le processus échoue.
Trafic de drogue et question migratoire
Parmi les points de friction, on peut noter le statut du Sahara occidental que le Maroc considère comme une partie intégrante de son territoire, tandis que le Polisario et l’Algérie plaident pour son autodétermination. Par ailleurs, le Maroc refuse de négocier directement avec le Polisario, le considérant comme un groupe armé soutenu par l’Algérie. D’ailleurs, le royaume accuse l’Algérie, dans son soutien au Polisario, de bloquer le processus de paix.
Malgré les efforts de l’ONU, aucune solution durable n’a encore été trouvée au conflit du Sahara occidental. La communauté internationale continue d’appeler à la reprise des négociations entre les parties prenantes afin de parvenir à un règlement pacifique et juste. En 2023 et 2024, les tensions persistent, notamment autour de la question du trafic de drogue et des migrations.