La frontière entre le Maroc et la Mauritanie est le théâtre d’une tension croissante, avec des implications pour la stabilité régionale. Cette zone est un point de discorde historique, entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, principalement en raison de la question complexe et prolongée du Sahara occidental.
Le Sahara occidental, une étendue désertique riche en ressources, est revendiqué par le Maroc et le Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie. Le conflit remonte à la fin de la période coloniale espagnole dans les années 1970, alors que le Maroc et la Mauritanie se disputaient le territoire. La Mauritanie se retire en 1979, à la suite du renversement de Moktar Ould Daddah. Depuis, la situation s’est stabilisée mais reste tendue.
Les récents incidents du 3 janvier dernier, où trois orpailleurs Mauritaniens ont été tués et quatre autres blessés lors d’affrontements à la frontière, sont le dernier chapitre de cette dispute longue et complexe. L’implication mauritanienne dans cette zone contestée souligne la position délicate de la Mauritanie, traditionnellement alliée du Maroc mais qui semble évoluer sur la question du Sahara occidental.
Les risques d’une escalade
La situation actuelle présente plusieurs risques d’escalade. Premièrement, la reprise des affrontements entre le Maroc et le Front Polisario, qui s’est intensifiée depuis 2020, menace de déstabiliser toute la région. Une crise humanitaire est une préoccupation majeure, en particulier dans les camps de réfugiés sahraouis. Deuxièmement, une rupture des relations maroco-mauritaniennes aurait des répercussions économiques et sécuritaires importantes pour les deux pays. Enfin, l’intensification des tensions pourrait inciter d’autres acteurs régionaux à intervenir, risquant une escalade dans toute la région du Maghreb.
L’Algérie, en tant que soutien de longue date du Front Polisario, peut être perçue comme un acteur clé, dont les actions et les politiques peuvent aggraver ou apaiser les tensions. Sa rivalité historique avec le Maroc et son rôle en tant que puissance régionale ajoutent une couche de complexité à la dynamique actuelle.
Vers une désescalade et une solution durable ?
Pour éviter une escalade, une solution négociée au conflit du Sahara occidental est essentielle. Cela nécessite une médiation internationale renforcée, impliquant l’ONU, l’Union africaine et les acteurs régionaux, afin de trouver un terrain d’entente entre le Maroc, le Front Polisario mais aussi les voisins algériens et mauritaniens. La communauté internationale a un rôle clé à jouer à moyen terme, ce qui explique les tentatives d’influence menées ces derniers temps par le Maroc. Influence dans les médias occidentaux, comme l’a montré le récent scandale qui a touché BFM TV, ou au Parlement européen où l’on évoque un Marocgate.