Avec trois joueurs chérifiens parmi les trente meilleurs mondiaux, le Maroc porte de légitimes ambitions africaines aux Internationaux de France. Les tennismen marocains, brillants et complets, abordent le tournoi dans les meilleurs conditions.
On a souvent évoqué la génération suédoise, la génération allemande, voire celles des Français. Il faudra maintenant compter aussi avec la véritable génération spontanée des joueurs de tennis marocains, Hicham Arazi, Karim Alami et Younès El Aynaoui.
Les deux premiers sont nés en 1973, le dernier en 1971. Leur présence aux Internationaux de France – qui ont débuté hier au stade parisien de Roland-Garros – est d’autant plus remarquée qu’ils accèdent tous directement au tableau final, puisque le Maroc peut se targuer à travers ses trois gloires nationales de compter trois joueurs parmi les trente premiers mondiaux : Arazi 22e, Alami 32e, et El Aynaoui 14e, et à ce titre tête de série dans le tournoi du Grand Chelem sur terre battue.
Brillants sur terre battue – Arazi a atteint les quarts de finale de Roland-Garros deux années de suite, et Alami fut le premier à y entrer dans le tableau des seize survivants de l’épreuve en 1994 -, les joueurs marocains ne confinent pas leur talent dans cette surface. Ils savent aussi maîtriser le « stop and go » du ciment, comme le prouve la présence de El Ayanoui et d’Arazi en quarts de finale de l’Open d’Australie, autre tournoi du Grand Chelem, et la dernière campagne estivale d’El Aynaoui.
Inclassables, ils sont tout autant des génies de la balle indolents, comme Arazi, digne successeur de Mac Enroe et de Leconte, que le public se presse toujours d’aller voir, ou des travailleurs infatigables avec un fond de jeu sans faille, comme El Aynaoui.
Ce lundi, Arazi est venu facilement à bout de Woodruff, pourtant un véritable test pour un joueur de terre battue, et sa partie de tableau s’est subitement libérée avec la chute de prématurée de Sampras. El-Aynaoui entre aujourd’hui mardi 30 mai dans le tournoi, et devrait se frayer un chemin jusqu’au 1/8e de finale, où l’attend l’écueil Agassi. Malgré la défaite un peu surprenante hier d’Alami face à un non-classé, il faudra suivre attentivement le parcours marocain cette année en terre de France.
Par Yahya Dimashqi