La Cour d’assises de l’Isère juge, depuis lundi, l’affaire du meurtre de deux Congolais, 14 ans après les faits commis dans cette région française. Dans cette affaire, trois hommes sont accusés de complicité de meurtre dont l’un ayant affirmé avoir des liens avec les services de renseignements français. Une relation que la Cour d’assises a tenu à éclaircir lors de l’audience.
Près de quinze ans après les faits, la Cour d’assises juge, depuis lundi, le meurtre de deux Congolais en Isère. Trois individus sont accusés du meurtre des deux Congolais. Lors de la troisième journée d’audience, la Cour s’intéressait aux liens entre l’un des trois hommes accusés de complicité de meurtre et les services de renseignements français. A cet effet, l’ancien directeur adjoint du renseignement à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est venu témoigner à la barre, selon RFI.
Affirmant d’entrée de jeu que « les services de renseignements français n’ont rien à voir, de près ni de loin, avec le meurtre de deux Congolais », le général Gérald Martinez confirme tout de même que l’un des accusés, Benoit Chatel, avait bien des liens avec la DGSE. « C’était un simple contact qui fournissait des informations à caractère politique sur la RDC. Un contact avec un carnet d’adresses intéressant sur place », a précisé Gérard Martinez tout en indiquant que Benoit Chatel n’a travaillé qu’un an pour les services français sans percevoir de rémunération.
Les deux victimes congolaises, Philémon Naluhwindja, issue de la tribu de la province du Kivu en RDC et Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais, ont été retrouvés sans vie, le 29 décembre 2000, à bord d’une voiture dans l’Isère. Soupçonnés de vouloir mettre en place un coup d’Etat contre le défunt Président Laurent-Désiré Kabila, ils ont été victimes d’un piège. En effet, selon le scénario de l’instruction, Philémon Naluhwindja et Aimé-Noël Atembina auraient été tués par Benoit Chatel, un richissime homme d’affaire, afin de protéger ses intérêts en RDC.
Benoit Chatel aurait fait croire aux victimes qu’il comptait financer leur coup d’Etat. Arrivés au lieu du rendez vous, ils se sont fait abattre par les hommes de main de Benoit Chatel. Ce dernier, qui devra en principe répondre de ses actes devant la cour, ne sera pas présent selon son avocat qui le croit mort. Une hypothèse réfutée par certains avocats qui pensent qu’il a manifestement bénéficié d’un certain nombre de concours en tant qu’honorable correspondant de la DGSE.