Télécom : les ambitions françaises de l’égyptien Orascom


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L’opérateur télécom égyptien, Orascom, est à l’affût d’opportunités pouvant lui permettre de prendre pied en France : acquisitions, fusion partenariats, alliance avec un candidat à la quatrième licence mobile… C’est en substance ce qu’a indiqué son président, le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, dans un entretien paru ce lundi dans Le Figaro. Orascom, en conflit avec Orange (France télécom) pour le contrôle de Mobinil en Egypte, est déjà présent en Italie et en Grèce.

« La France est un pays qui compte plus de 8 millions de Nord-Africains, je pense que cela fait sens industriellement de s’y implanter, et qu’il y a de nombreuses synergies à dégager ». C’est l’une des raisons avancées ce lundi dans Le Figaro par le Naguib Sawiris, le PDG d’Orascom, pour expliquer son intention de s’installer dans l’Hexagone. Il y a dix huit mois, rappelle le quotidien français, le groupe égyptien voulait « racheter Bouygues Telecom ou prendre une participation dans Vivendi et même dans France Télécom ».

Si M. Sawiris reconnaît que les acquisitions sont aujourd’hui hors de prix, il affirme qu’« Orascom a les moyens de ses ambitions : nous avons récupéré plus de 2 milliards d’euros de la vente de notre participation dans Hutchinson Telecom et 1,2 milliard de la vente de notre filiale irakienne… ». « Nous sommes ouverts à toutes les combinaisons: acquisitions, fusions, partenariats… », a ajouté le patron de l’opérateur égyptien, qui n’exclut pas, non plus, une alliance avec un candidat à la quatrième licence mobile française [[Le gouvernement français devrait lancer, d’ici fin juillet, un appel d’offres pour l’attribution d’une quatrième licence de téléphonie mobile. En plus, de Bouygues, Orange et SFR, un quatrième opérateur devrait faire son entrée sur le marché télécom français]].

Bataille avec France Télécom en Egypte

La publication de l’entretien de Naguib Sawiris dans Le Figaro, intervient au moment où son groupe mène une bataille sans merci avec Orange (France Télécom), en Egypte, pour le contrôle de Mobinil. Ce dernier est le premier opérateur de téléphonie mobile égyptien en termes du nombre d’abonnés (22 millions), et est détenu à 71,25% par le groupe français et à 28,75% par Orascom. Depuis 2007, chacun des deux partenaires cherche à racheter la part de l’autre. En mars dernier, la cour d’arbitrage de la chambre de commerce internationale, devant laquelle l’affaire a été portée par Orascom, a condamné celui-ci à céder à France Télécom sa participation dans Mobinil pour près de 530 millions d’euros. Mobinil étant un holding qui détient 51% de la société opérationnelle, ECMS (Egyptian Company for Mobile Services), la cour a demandé France Télécom de lancer une OPA sur les actionnaires minoritaires d’ECMS, afin de prendre le contrôle effectif de Mobinil.

Trois offres, déjà faites par l’opérateur français aux actionnaires minoritaires d’ECMS ont été rejetées par l’autorité des marchés égyptiens (CMA). La raison : la CMA a jugé le prix proposé par France Télécom trop bas. Avançant le principe du traitement équitable de tous les actionnaires, l’autorité des marchés estime que le tarif proposé par France Télécom devrait être égal à celui qui a été fixé pour le rachat de Mobinil. En attendant une autre offre du groupe français, l’affaire reste en suspens.

Le groupe Orascom qui compte 100 millions d’abonnés notamment en Afrique et au Moyen- Orient, est déjà présent en Italie et en Grèce, où il est respectivement propriétaire de Wind et de Wind Hellas.

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