Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué la création d’une nouvelle structure politique dans la région du Maghreb. Une alternative à l’Union du Maghreb Arabe, en ne tenant pas en compte le Maroc.
L’Algérie envisagerait la création d’une entité maghrébine qui exclut le Maroc. Le Président algérien a relevé qu’un accord avait été conclu avec la Tunisie et la Libye pour travailler ensemble à la création de cette entité maghrébine commune, non dirigée contre aucun pays. « Il n’y a pas d’action maghrébine commune, nous avons donc décidé de tenir des réunions maghrébines, sans exclure aucune partie », a déclaré le dirigeant.
Le Maroc, « une pierre angulaire de la construction maghrébine »
Précisant que « la porte est ouverte à tous », le Président Tebboune a expliqué qu’il ne cible pas un pays spécifique. Il a toutefois ajouté que certains voisins ont choisi un autre camp et sont libres. La presse algérienne relève que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la Mauritanie, a été convié à une telle initiative. D’ailleurs, le dirigeant mauritanien avait été invité à une réunion dans ce sens, « pendant qu’il était encore à Alger, mais a catégoriquement refusé d’y participer ».
Information que confirme le site mauritanien Taqadoum dans un article en date du 4 mars. Le journal relève que le dirigeant mauritanien avait estimé que « cette rencontre n’a pas lieu d’être sans le Maroc ». D’autant que le royaume chérifien constitue pour Nouakchott « une pierre angulaire de la construction maghrébine ». Seulement, la Mauritanie n’apprécierait guère la méthode algérienne.
Tebboune accusé de harceler El Ghazouani
D’ailleurs, la Mauritanie aurait « administré une claque au régime algérien », avait rapporté le même journal. Le média révélait que la Mauritanie avait en réitéré son « refus de rejoindre le projet maghrébin ». Lequel est présenté par l’Algérie comme une alternative à l’Union du Maghreb. De son côté, Le360 relève que « le Président algérien soumet son homologue mauritanien à un harcèlement infernal ».
Évoquant deux rencontres entre les deux chefs d’État, le 23 février à Tindouf pour le lancement de projets frontaliers, puis le 1er mars à Alger à l’occasion de la participation de la Mauritanie au sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, « Abdelmadjid Tebboune a encore téléphoné, mardi 5 mars, à Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ».
La Mauritanie qui campe sur sa position
Cet appel, relève le journal, juste pour « renouveler ses félicitations pour l’adhésion de son pays au Forum des pays exportateurs de gaz ». Ce qui apparait curieux selon le média marocain, c’est le fait le Président sénégalais d’alors, Macky Sall, dont le pays a également adhéré à ce forum en même temps que la Mauritanie, « n’a pas eu droit au renouvellement des félicitations d’Abdelmadjid Tebboune ».
Preuve, pour le média, que le Président Abdelmadjid Tebboune courtise son homologue mauritanien. Sans toutefois y mettre les formes. D’où cette situation de harcèlement que vivrait le chef de l’État mauritanien qui camperait sur sa position de voir le Maroc intégrer cette entité maghrébine.
