Tchad : une pétition en ligne contre les violences faites aux femmes


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Stop violences femmes

Une pétition internationale, lancée par la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes, appelle à des actions concrètes contre les violences faites aux femmes.

Les violences faites aux femmes continuent de hanter la société tchadienne, plongeant des milliers de femmes dans un quotidien marqué par l’insécurité et la peur. Face à cette situation alarmante, une pétition internationale, initiée par la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes (LTDF), a vu le jour pour exiger des actions concrètes des autorités et dénoncer la culture de l’impunité qui persiste.

Une mobilisation pour la justice et la dignité

Lancée le 18 janvier, cette pétition a pour objectif de recueillir 1 000 signatures en trente jours. Elle est une réponse directe aux nombreux cas de violences récemment médiatisés, dont celui d’une lycéenne agressée par un commandant de police ou encore d’une femme poignardée par son époux dans la province du Logone oriental. Selon la LTDF, ces actes, loin d’être isolés, reflètent une réalité plus sombre : plus de 15 féminicides et viols ont été enregistrés en ce début d’année 2024.

Epiphanie Dionrang, présidente de la LTDF, souligne : « Cette pétition est un outil de pression essentiel pour forcer les autorités à agir. Mais ce n’est qu’un début : la mobilisation sur le terrain et le plaidoyer doivent continuer pour un réel changement. »

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La culture de l’impunité pointée du doigt

Le silence des autorités locales face à ces violences est dénoncé avec vigueur. Pamella Badjé, l’une des premières signataires de la pétition, appelle à une prise de conscience collective : « Les atrocités se multiplient dans une indifférence quasi générale. Il est urgent de briser ce cycle en criminalisant ces violences et en punissant fermement les auteurs. »

Au-delà des chiffres, c’est une question de dignité humaine et de justice qui se pose. Selon les Nations Unies, une femme sur cinq au Tchad subit des violences physiques chaque année, et 12 % sont victimes de violences sexuelles. La LTDF, quant à elle, a recensé plus de 220 cas en 2024, un chiffre qui illustre l’urgence d’agir.

Un appel à l’action locale et internationale

La pétition vise non seulement à sensibiliser la société tchadienne, mais aussi à mobiliser la communauté internationale. Les signataires exigent le renforcement des lois pour protéger les femmes et traduire les agresseurs en justice, la condamnation publique de la culture du viol et de l’impunité et le soutien accru aux associations locales comme la LTDF, en première ligne dans cette lutte.

En parallèle, la Ligue appelle les jeunes, les activistes et les féministes à se joindre à cette mobilisation. Sur les réseaux sociaux, où les discours sexistes et les apologies de violences trouvent parfois un écho, un travail de sensibilisation s’impose.

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Une lutte de longue haleine

Le Code pénal tchadien prévoit des peines sévères pour les violences sexuelles, allant jusqu’à la réclusion à perpétuité. Pourtant, l’application des lois reste faible, laissant les victimes sans justice.

Face à cet état de fait, la LTDF refuse de baisser les bras. « Chaque signature est un pas de plus vers un avenir où les femmes tchadiennes pourront vivre sans crainte, respectées et protégées », conclut Epiphanie Dionrang.

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