Au Tchad, la signature de l’Ordonnance portant prévention et répression des violences faites aux femmes et aux filles marque un moment historique dans la lutte pour l’égalité des genres et la protection des droits humains.
Portée par un engagement gouvernemental sans précédent, cette nouvelle législation constitue une étape décisive. Elle met fin à un long silence juridique sur des questions essentielles liées à la dignité et à la sécurité des femmes.
Une législation qui marque un tournant crucial
Dans une déclaration publique, l’Unicef Tchad a salué cette avancée majeure. L’organisation a souligné qu’elle constitue un « tournant significatif » dans la lutte contre les violences basées sur le genre. L’Unicef a exprimé son soutien indéfectible aux autorités tchadiennes. Elle a également rappelé l’importance de transformer cette initiative législative en actions concrètes et durables.
Une réponse à des drames récents
Cette ordonnance intervient dans un contexte marqué par des faits divers tragiques. Ceux-ci ont provoqué une indignation nationale. Parmi ces cas, figurent le viol présumé d’une lycéenne par un haut responsable de la police et le meurtre d’une jeune femme par son époux. Ces affaires ont amplifié les appels à une justice stricte et à une tolérance zéro envers les auteurs de violences.
La Ligue tchadienne des droits de la femme avait récemment lancé une pétition en ligne pour exiger des réformes. Elle voit dans cette ordonnance une réponse directe aux attentes de la société civile.
Une loi aux mesures ambitieuses
L’Ordonnance prévoit des peines sévères pour les violences faites aux femmes, notamment jusqu’à 15 ans de prison pour les auteurs de viols. Elle aborde également des problématiques souvent négligées. Parmi elles, le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Elle traite aussi de l’exploitation abusive des images des femmes dans les médias.
Plus encore, elle garantit le paiement des salaires pour les victimes de violences psychologiques. Il s’agit d’une mesure novatrice qui place le bien-être économique des femmes au centre de la lutte pour leurs droits. Selon la ministre Amina Priscille Longoh, cette législation spécifique est une première au Tchad. Les droits des femmes étaient auparavant souvent abordés de manière fragmentaire.
L’enjeu de l’application sur le terrain
Pourtant, comme le rappelle l’Unicef, une loi ne suffit pas. Il est capital, selon l’organisation, que cette législation soit bien comprise, acceptée et appliquée à tous les niveaux de la société. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, des formations pour les autorités compétentes et un suivi rigoureux des cas de violences signalées.
La ministre Longoh partage cette vision. Elle souhaite transformer ce texte en un outil concret de protection et de justice pour les femmes et les filles, et sensibiliser la population à ses dispositions.