La cour criminelle spéciale de N’Djamena au Tchad a condamné, ce mercredi, à la réclusion à perpétuité, pour assassinats et tortures, sept responsables de la police politique de l’ex-Président Hissène Habré. Ce dernier est dans l’attente de son procès.
Après quatre mois de procès marqué par les grèves des avocats, notaires et huissiers de justice, la cour criminelle tchadienne a enfin rendu son verdict dans l’affaire concernant les 28 complices d’Hissène Habré, jugés pour assassinats, tortures, séquestrations, détention arbitraire, coups et blessures et actes de barbarie. Sept d’entre eux ont écopé de la réclusion à perpétuité.
Parmi les sept condamnés à la réclusion à perpétuité, on retrouve le principal accusé du procès, l’ancien patron de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), Saleh Younous, ainsi que Mahamat Djibrine. Cinq des accusés ont été jugés par contumace, dont deux ont écopé de la perpétuité. Les autres peines vont de sept à 20 ans de prison. Quatre accusés ont été relaxés.
En plus de leur peine de prison, les prévenus vont devoir s’acquitter d’une somme de 75 milliards de FCFA (114 millions d’euros) de dommages et intérêts aux victimes, l’Etat tchadien devant prendre en charge la moitié de cette somme. Ces victimes attendaient depuis des années que justice soit rendue.
De son côté, Hissène Habré attend son jugement. Le 13 février dernier, le tribunal spécial créé par le Sénégal et l’Union Africaine ( UA) pour juger Hissène Habré a rendu une ordonnance le renvoyant devant une cour d’assises spéciale « pour y être jugé pour crime contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de tortures ».