Nicolas Sarkozy a effectué une visite éclair au Tchad ce mercredi. Le chef de l’Etat français a demandé la relance du dialogue intertchadien et la mise en place d’une commission d’enquête sur la disparition d’opposants au régime.
Nicolas Sarkozy pompier de la crise tchadienne ? Le président français était en visite le mercredi 27 février 2008 dans ce pays d’Afrique centrale qui a connu début février de violents combats dans sa capitale, N’Djamena. Son déplacement éclair intervient alors que la Force Européenne (Eufor) est en plein déploiement dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique pour protéger principalement les réfugiés du Darfour (Ouest du Soudan).
Commission sur les opposants disparus
Nicolas Sarkozy s’est fixé deux objectifs principaux. Dans la perspective d’élections démocratiques libres, il a demandé la relance du dialogue politique intertchadien. Il souhaitait également obtenir la création d’une commission d’enquête sur la disparition de deux opposants. Opposants dont les avocats entendent déposer plainte pour « détention et arrestation illégales ».
Depuis la bataille de N’Djamena, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l’opposition tchadienne, manque à l’appel. De même que Ngarlejy Yorongar qui, selon les autorités, serait dans la capitale et pourrait prononcer un discours ce mercredi. L’ancien chef de l’Etat Lol Mahamat Choua, porté disparu jusqu’à récemment, est quant à lui placé en résidence surveillée suite à un geste d’« apaisement » du pouvoir avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy. Reste que, d’après Amnesty International, la France était au courant de ces séquestrations depuis le « 11 février ».
Accords avec l’Afrique du Sud
Nicolas Sarkozy pourrait également avoir profité de son voyage pour évoquer avec son homologue Idriss Déby Itno la demande de grâce qu’ont faite les six membres de l’Arche de Zoé. Ils avaient été condamnés le 28 décembre à huit ans de travaux forcés, peine commuée en France en huit ans de prison ferme, pour avoir tenté de transférer en France 103 enfants présentés à tort comme des orphelins du Darfour.
Le 28 février, le président français est en Afrique du Sud, pour sa première visite dans un pays africain anglophone. Et pas des moindres : la nation Arc-en-Ciel est la première puissance économique du continent et donc un partenaire essentiel pour la France. Au Cap, Nicolas Sarkozy et le chef de l’Etat sud-africain devraient signer plusieurs accords dans les domaines du transport, de la science, du tourisme, de la pêche et de l’énergie. Pas du luxe, étant donné la crise énergétique que traverse le pays. Vendredi, Nicolas Sarkozy devrait rencontrer à Johannesburg l’ancien président et icône de la lutte anti-Apartheid Nelson Mandela. Il pourrait rester ensuite quelques jours à titre privé, peut-être accompagné de son épouse, Carla Bruni.