Lors du 13e congrès extraordinaire du MPS, Mahamat Idriss Déby a été désigné président national du parti au pouvoir, un événement majeur au Tchad.
Cette nomination renforce son emprise sur le pouvoir et intervient dans un contexte de restructuration interne du parti.
Un congrès sous le signe du changement
Ce 29 janvier, au palais des arts et de la culture de N’Djamena, le 13e congrès extraordinaire du MPS a vu la nomination de Mahamat Idriss Déby comme président national du parti. Précédemment président d’honneur, il prend ainsi une position centrale dans la direction du parti qui dirige le Tchad depuis plus de trente ans. Cette nomination, faite par acclamation, renforce encore son emprise sur le pouvoir.
En parallèle, un changement notable a eu lieu au poste de secrétaire général du MPS. Mahamat Zen Bada, figure historique du parti, cède sa place à Aziz Mahamat Saleh, actuel ministre des infrastructures et du désenclavement. Cette décision fait suite à l’échec de Zen Bada aux élections législatives du 29 décembre.
Un parti en pleine restructuration
Le MPS, au pouvoir depuis décennies, cherche à se redynamiser et à répondre aux attentes des Tchadiens. Lors du congrès, des résolutions ont été adoptées, notamment la création d’un comité ad hoc chargé de réfléchir à l’instauration d’une bibliothèque du parti, afin de conserver la mémoire historique du MPS.
Cependant, cette nouvelle organisation ne fait pas l’unanimité. Une partie de l’opposition dénonce une violation de la Constitution tchadienne. L’article 77 interdit en effet au chef de l’État d’exercer une fonction au sein d’un parti politique. Cette nomination pourrait donc être contestée dans les prochaines semaines.
Un rapprochement inattendu avec l’opposition ?
Un autre fait marquant du congrès a été l’ouverture de Mahamat Idriss Déby à un dialogue avec l’opposant Succès Masra, leader des Transformateurs. Déby a salué l’initiative de Masra. Ce dernier s’est déclaré prêt à collaborer avec le pouvoir en place. Cette main tendue marque une évolution politique significative, car Masra revendiquait encore récemment la victoire à la présidentielle de mai 2024.
Certains analystes considèrent ce rapprochement comme une stratégie pour éviter des tensions politiques qui pourraient fragiliser le pays. Cependant, les termes exacts des accords entre Déby et Masra restent flous. Cela alimente les spéculations sur les véritables intentions de chaque camp.
