La grâce présidentielle accordée à 380 prisonniers du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) est devenue un acte concret. Les nouveaux graciés ont recouvré leur liberté, ce mercredi.
C’est à l’occasion d’une brève cérémonie présidée, ce mercredi, à la prison de Klessoum, par le ministre tchadien de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo, que les 380 rebelles du FACT ont reçu les certificats leur notifiant leur remise en liberté. Alors qu’ils venaient à peine d’être condamnés à la prison à vie pour « actes de terrorisme » ou encore « atteinte à la vie du chef de l’État », ces ex-combattants du FACT ont bénéficié d’une grâce du Président Mahamat Idriss Déby, le 25 mars dernier. Ce faisant, le Président tchadien ne fait qu’honorer la promesse qu’il a faite à l’occasion du dialogue national clôturé en octobre dernier, à en croire le ministre de la Justice.
Les personnes libérées aujourd’hui ne sont pas des prisonniers ordinaires. Ils font partie des 450 combattants du FACT capturés et ayant participé à l’offensive d’avril 2021 qui a coûté la vie au maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, à peine réélu pour un sixième mandat présidentiel. Et ça, Mahamat Ahmat Alhabo a tenu à le rappeler : « La Justice, dans sa fonction régalienne, est indépendante et elle est exercée par le juge au nom du peuple et en son intime conviction. Les personnes graciées aujourd’hui sont celles qui ont participé aux combats au cours desquels le Président Idriss Déby Itno a trouvé la mort ». Puis il justifie la condamnation qui a précédé la grâce présidentielle : « L’objectif de la condamnation était d’amener la personne à réfléchir sur l’acte criminel pour lequel elle a été condamnée et à changer de comportement en vue d’une réinsertion sociale digne et responsable et citoyenne ».
380 prisonniers graciés sur plus de 450 condamnés
Les bénéficiaires de la grâce présidentielle semblent, pour leur part, avoir internalisé la leçon. C’est du moins ce que résument les propos de leur porte-parole, Ouckonga Guelmine Kemnda : « (…) Je ne peux que me réjouir de cette libération. Dans la vie, l’on ne peut refuser la paix et la libération. La paix n’est pas un vain mot, nous devons nous battre ensemble pour la paix au Tchad ».
Réagissant à cette libération, Mahamat Mahdi Ali, le chef du FACT, toujours sous le coup d’une condamnation, en ce qui le concerne, parle d’un « geste humanitaire », similaire à l’acte qu’ils ont posé au sein du FACT, « en libérant, depuis deux ans, les soldats de Ndjamena qui étaient entre [leurs] mains ».
Avec la libération des 380 éléments, leurs camarades restants au nombre de 70 également condamnés à la prison à perpétuité sont, eux, restés dans les liens de la détention. En plus de ceux-là, il faut compter 55 autres éléments du FACT, y compris son chef, condamnés par contumace, et qui n’ont pas bénéficié de la grâce.