Malgré les inondations dévastatrices ayant frappé le pays, le président tchadien Mahamat Idriss Déby maintient la date des élections législatives au 29 décembre.
Contre toute attente, les élections législatives et locales au Tchad se tiendront bien à la date du 29 décembre, malgré les appels au report de la part de l’opposition et d’une partie de la population. Face aux inondations dévastatrices qui ont paralysé le pays, de nombreux acteurs politiques espéraient un report, mais le président Mahamat Idriss Déby a tranché : « Pas de report ». Cette décision suscite de vives réactions, avec des boycotts annoncés et une opposition qui dénonce un processus déséquilibré.
Un contexte de catastrophe naturelle ignoré
Depuis plusieurs mois, le Tchad fait face à des inondations meurtrières qui ont déjà causé près de 600 morts et laissé deux millions de personnes sinistrées. Malgré ces circonstances dramatiques, le président Déby a affirmé que ce phénomène n’empêcherait pas la tenue des élections législatives et locales. « Le phénomène des inondations (…) n’affecte en rien le déroulé du processus », a-t-il déclaré fermement, coupant court aux spéculations sur un éventuel report.
Cette décision de maintenir les élections n’a pas fait l’unanimité au sein de l’opposition. Le parti Les Transformateurs, dirigé par Succès Masra, avait posé le report comme condition essentielle pour sa participation. En l’absence de concessions, il semble se diriger vers un boycott, rejoignant une quinzaine d’autres formations politiques. Ces partis qualifient les scrutins à venir de « mascarades » et refusent de participer à ce qu’ils considèrent comme une manœuvre visant à renforcer le pouvoir en place.
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Une préparation déséquilibrée face au MPS
Pour certains acteurs politiques, au-delà des catastrophes naturelles, c’est le rapport de force inégal qui pose problème. Le Mouvement patriotique du salut (MPS), parti fondé par l’ancien président Idriss Déby, est déjà en ordre de bataille et dispose de ressources considérables. « Nous ne sommes pas du tout prêts, surtout face aux moyens considérables du MPS ! », se désole le président d’un petit parti. Cette différence de moyens renforce les accusations selon lesquelles ces élections ne seraient pas libres et équitables.
Un climat politique tendu à l’approche des élections
Avec le dépôt des candidatures ouvert jusqu’au 28 octobre, la campagne s’annonce sous haute tension. La décision du président Déby d’imposer cette échéance électorale malgré les appels au report pourrait encore aggraver les tensions politiques. Les prochaines semaines seront décisives pour le futur démocratique du Tchad, avec des élections qui pourraient marquer un tournant, ou au contraire, approfondir les divisions et la méfiance entre les différentes forces politiques du pays.