Le dialogue politique inter-tchadien, initialement prévu pour le 10 mai au Qatar, a été officiellement reporté ce dimanche. Une décision fortement applaudie dans le pays. Seulement, l’opposition n’a pas manqué de mettre en garde le président de la Transition, Mahamat Déby.
La nouvelle du report du dialogue politique est unanimement saluée au Tchad. Dans un communiqué publié ce lundi, les groupes politico-militaires ont exprimé leur satisfaction face à l’acceptation par le gouvernement tchadien de la demande de report par la partie qatarie. Même posture dans le rang de l’opposition et de la société civile qui n’avaient jamais cessé de dénoncer, depuis longtemps, les conditions dans lesquelles ce dialogue se préparait. Pour Bédoumra Kordjé, porte-parole du groupe de réflexion et d’action du 1er juin, un creuset regroupant des partis politiques et associations de la société civile, «il n’y avait pas besoin d’attendre une sollicitation du Qatar pour reporter le dialogue qui se préparait sans consultations sérieuses (…) Ce dialogue, poursuit-il, a exclu les forces vives qui n’applaudissent pas la junte».
Ce n’est pas la Convergence des organisations politiques, un autre regroupement, qui exprimera une opinion contraire. En tout cas, son porte-parole, Saliou Garba, n’a pas manqué de faire observer que le report était la seule issue conséquente pour le processus en cours. Et de souhaiter que les choses partent désormais sur une base consensuelle en vue de l’atteinte de l’objectif final qui est la réconciliation des Tchadiens pour le retour de la paix dans le pays. Il propose même la mise en place d’un nouveau comité d’organisation.
Max Loalngar, porte-parole de la coalition Wakit Tama, fait, pour sa part, preuve de prudence, invitant le régime de Mahamat Idriss Déby à ne pas profiter de ce report pour rallonger la durée de la transition. «Si le Conseil militaire s’engage dans cette voie, nous allons travailler pour que le peuple prenne sa souveraineté en main», menace-t-il.