
Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a écrasé la concurrence aux sénatoriales du 25 février 2025 et remporté 45 des 46 sièges en jeu. Ce raz-de-marée électoral, validé par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), renforce la domination du parti au pouvoir.
Le Sénat, désormais largement acquis à Mahamat Idriss Déby, se constitue dans un contexte marqué par l’absence de plusieurs formations d’opposition.
Une victoire sans appel du MPS
Avec 45 sièges remportés sur 46, le MPS renforce son hégémonie politique au Tchad. Ce succès découle d’un scrutin où la participation a atteint 99,92 %, avec 2.592 votants sur 2.594 inscrits. Seul le Rassemblement national des démocrates tchadiens, le Réveil (RTDN-le Réveil), dirigé par Albert Pahimi, a réussi à obtenir un siège dans la province du Mayo Kebbi Ouest. Ce dernier conteste toutefois des irrégularités constatées dans la ville de Moundou et réclame un recomptage des voix.
Une opposition réduite et un Sénat sous contrôle
L’élection sénatoriale s’est déroulée dans un climat marqué par l’absence de plusieurs formations d’opposition, dont Les Transformateurs de Succès Masra et le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), qui ont boycotté les élections législatives, provinciales et locales. À cette domination du MPS s’ajouteront les 23 sénateurs que nommera le président Mahamat Idriss Déby, portant ainsi à 69 le nombre total de membres du Sénat.
Un pas vers la fin de la transition politique
Ces sénatoriales constituent une étape clé dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel au Tchad. Elles s’inscrivent dans les résolutions du dialogue national inclusif et souverain et marquent l’installation d’un Parlement bicaméral inédit. Après avoir remporté la présidentielle de mai 2024 avec 61 % des voix et s’être assuré une majorité confortable à l’Assemblée nationale, Mahamat Idriss Déby dispose désormais d’un Sénat largement acquis à sa cause, lui offrant ainsi une stabilité politique renforcée pour gouverner le pays.
Un nouveau chapitre institutionnel
L’élection de 18 femmes parmi les sénateurs élus, soit 39,13 % des sièges, montre une avancée en matière de représentation féminine, conformément à la législation qui exige un minimum de 30 % de femmes dans les fonctions électives. Alors que les nouveaux élus s’installeront sous peu, cette élection scelle la fin de la transition politique et ouvre une nouvelle phase pour le Tchad, où l’équilibre des forces politiques semble désormais très nettement pencher en faveur du MPS.